FAQ sur le GR®5 :
tout savoir pour réussir la traversée des Vosges, du Jura et des Alpes

Sur cette page FAQ du GR®5, je réponds à toutes les questions que vous vous posez à propos de la traversée des Vosges, du Jura et des Alpes, suite à mon aventure sur ce sentier, réalisée de mai à août 2025. Toutes les principales thématiques sont abordées (logistique, organisation, réglementation, matériel…). De plus, à mon retour, j’ai donné la parole à mes abonnés sur Instagram pour connaitre vos principales interrogations autour de ce trek, de son itinéraire, de sa préparation, ou encore de ses difficultés…

Ainsi est née cette foire aux questions : je vous invite à découvrir les réponses que j’apporte à vos questionnements, ainsi qu’aux questions les plus fréquentes à propos du GR®5 et de son parcours dans les différents massifs montagneux de l’est de la France.

Que vous me suiviez sur les réseaux et soyez simplement curieux d’en savoir plus sur mon périple, de mon expérience de ces sentiers, que vous soyez intéressés par le trek en général, ou que vous prépariez vous-même votre prochaine aventure sur ce mythique sentier de Grande Randonnée, vous trouverez ici des réponses pratiques et concrètes.

Bivouac, ravitaillements, budget, matériel… Cette FAQ sur le GR®5 se veut déjà particulièrement complète, mais il est tout à fait possible que vous vous posiez d’autres questions qui n’ont pas encore été abordées. Si tel est le cas, je vous invite à me les partager en commentaire : je me ferai un plaisir de compléter cette liste et d’y répondre.

Bonne lecture !

Table des matières

1. Généralités sur le GR®5

• Qu’est-ce que le GR®5 ?

Le GR®5 est l’un des sentiers de Grande Randonnée les plus emblématiques d’Europe.

Il relie la mer du Nord à la Méditerranée, depuis Hoek van Holland (Pays-Bas) jusqu’à Nice (France), Du nord au sud, il traverse successivement les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France et fait quelques incursions en Suisse.

En France, le GR®5 suit un itinéraire de plus de 2 000 kilomètres qui traverse trois massifs montagneux mythiques :

  • les Vosges : Vosges du Nord, Vosges Moyennes et Ballons des Vosges

  • le Jura, entre gorges du Doubs et Monts Jura

  • et les Alpes, du lac Léman jusqu’aux rivages de la Méditerranée, en passant par le massif du Mont-Blanc, la Vanoise, la Maurienne, le Queyras ou encore le Mercantour.

Le GR®5 est l’un des plus longs sentiers de Grande Randonnée de France. C’est à la fois un défi physique majeur et une aventure culturelle unique, reliant villages pittoresques, sites historiques et paysages exceptionnels.

Parcours du GR®5 en France (fond de carte OpenStreetMap)
Parcours du GR®5 en France (fond de carte OpenStreetMap)

• Combien de temps faut-il pour traverser la France par le GR®5 ?

La durée du GR®5 dépend du rythme du randonneur, de l’itinéraire choisi parmi les nombreuses variantes, et de multiples autres facteurs… Pour parcourir l’itinéraire complet, il faut compter en moyenne 3 à 4 mois de marche.

Beaucoup de marcheurs préfèrent n’en réaliser qu’une partie chaque année, par exemple la traversée des Vosges, du Jura ou des Alpes, voire de découper le parcours en portions d’une à deux semaines. Chacun peut adapter son aventure sur le GR®5 à ses envies, à son niveau et à ses disponibilités.

• Dans quel sens faire le GR®5 (nord → sud ou sud → nord) ?

Pour effectuer l’intégralité du parcours :

La grande majorité des randonneurs choisissent de parcourir le GR®5 du nord vers le sud, en commençant par exemple à Wissembourg (Vosges) et en terminant à Nice ou Menton. Ce sens est le plus naturel, car il permet une progression régulière : d’abord les étapes plus douces (Vosges, puis Jura), avant d’arriver à la haute montagne des Alpes, où le corps et l’endurance sont déjà bien entraînés. C’est aussi le sens le plus logique pour finir en beauté avec l’arrivée sur la Méditerranée.

Le sens sud → nord est possible mais moins fréquent. Il présente l’avantage de commencer directement par les paysages spectaculaires des Alpes, mais il est beaucoup plus exigeant : le randonneur se retrouve immédiatement confronté au dénivelé, à l’altitude et à des étapes longues et physiques, sans phase de mise en jambe. Une bonne préparation physique est d’autant plus indispensable.

Pour effectuer le parcours massif par massif :

  • la traversée des Vosges : le sens a finalement peu d’importance, même si les sommets sont plus élevés et les dénivelés plus importants dans la partie sud. Attention à un enneigement tardif toujours possible en début de printemps dans le secteur des Ballons des Vosges
  • la traversée du Jura : commencer par le nord permet là-aussi de suivre l’itinéraire progressivement, en traversant les vallées du Doubs avant d’attaquer les étapes plus exigeantes du Haut-Jura
  •  la traversée des Alpes : les deux sens sont également possibles. En début de saison, soyez particulièrement vigilant : les cols des Alpes du Nord peuvent rester enneigés tardivement, il peut donc être préférable de commencer par les massifs des Alpes du Sud, au climat méditerranéen plus favorable.

• Quelle est la meilleure période pour partir sur le GR®5 ?

Tout dépend du massif concerné !

Pour cette question, je vous propose une réponse par massif, car les conditions climatiques sont très diversifiées le long du GR®5. Lire la section 2 ci-dessous pour en savoir plus.

2. Les trois sections du GR®5 : Traversée des Vosges, du Jura et des Alpes

2.1 La traversée des Vosges par le GR®5

• Combien d'étapes faut-il pour traverser les Vosges à pied ?

La traversée des Vosges à pied, réalisée par le GR®5 et le GR®53, représente environ 460 kilomètres. Selon votre rythme de marche et le temps que vous souhaitez consacrer aux découvertes en chemin, il faut compter entre 20 et 28 étapes en moyenne pour parcourir l’ensemble de l’itinéraire.

• Quels sont les points de départ et d’arrivée de la traversée des Vosges ?

Le départ de la traversée des Vosges se situe à la gare de Wissembourg.

L’itinéraire classique se termine à Fesches-le-Châtel, pour poursuivre le GR®5 vers le Jura. Il existe également une variante balisée au départ du Ballon d’Alsace qui permet de rejoindre Belfort, pratique pour ceux qui souhaitent accéder facilement aux gares.

• Quel est le niveau de difficulté de la traversée des Vosges ?

Avec environ 15 000 mètres de dénivelé positif et négatif cumulés, la traversée des Vosges par le GR®5 et le GR®53 est considérée comme un itinéraire de difficulté moyenne. Elle s’adresse à des randonneurs en bonne condition physique, habitués à marcher plusieurs jours d’affilée avec un sac de trek.

Certaines étapes peuvent dépasser les 30 kilomètres, notamment pour ceux qui choisissent d’aller d’hébergement en hébergement. En revanche, il n’y a pas de difficulté technique particulière. Les sentiers sont par ailleurs bien tracés, en bon état (hors situations météorologiques exceptionnelles) et bien balisés.

👉 En résumé, la traversée des Vosges reste accessible à tout marcheur entraîné, capable d’enchaîner les étapes avec du dénivelé et un sac parfois lourd sur le dos.

• Quel balisage suivre sur la traversée des Vosges ?

La traversée du massif des Vosges du nord au sud, par les GR®53 et GR®5, est marquée d’un rectangle rouge.

Dans le massif des Vosges, le balisage des sentiers de randonnée a été conçu et est entretenu par le Club Vosgien, reconnu pour la densité et la qualité de son réseau.
Les grands parcours d’itinérance du nord au sud sont signalés par des rectangles, apposés aux intersections et régulièrement répétés le long des chemins (sur panneaux directionnels, mais aussi mobilier urbain et supports naturels).

L’itinéraire principal de la traversée des Vosges à pied suit successivement le GR®53 puis le GR®5, et il est facilement identifiable parmi tous les sentiers proposés, grâce à ce rectangle rouge emblématique.

• Quelle est la meilleure période pour faire la traversée des Vosges ?

La meilleure période pour faire la traversée des Vosges à pied s’étend de mai à octobre. Dès le mois de mai, les forêts sont superbes, le climat devient doux et les journées sont suffisamment longues. Un départ plus précoce (mars/avril) reste possible, mais il faut alors surveiller les températures et l’enneigement sur les sommets, notamment dans le Parc naturel des Ballons des Vosges.

En été, la chaleur peut être marquée, mais les vastes forêts — notamment dans les Vosges du Nord — offrent de nombreuses zones d’ombre et de fraîcheur. L’automne est également une belle saison : les couleurs sont splendides, mais les premiers froids se font vite sentir sur les hauteurs.

👉 En résumé : pour combiner météo clémente, nature verdoyante et sentiers accessibles, mai-juin et septembre-octobre sont les périodes les plus agréables pour randonner sur le GR®5/GR®53 à travers les Vosges.

Les panneaux du club vosgien sont parfois bien remplis ! Pour avancer sur le GR®5, il faut suivre les rectangles rouges.
Les panneaux du club vosgien sont parfois bien remplis ! Pour avancer sur le GR®5, il faut suivre les rectangles rouges.

2.2 La traversée du Jura par le GR®5

• Quels sont les points de départ et d’arrivée de la traversée du Jura ?

Le point de départ officiel de la Grande Traversée du Jura (GTJ) à pied se situe à Mandeure, près de Montbéliard, et son arrivée à Culoz, au sud du massif.

👉 Pour les randonneurs qui suivent le GR®5 depuis Fesches-le-Châtel, l’itinéraire rejoint la GTJ sur les hauteurs de la vallée du Doubs, près de Pont-de-Roide.
👉 Plus au sud, après Les Rousses, le GR®5 quitte la GTJ pour rejoindre les rives du lac Léman à Nyon (Suisse). Une traversée en bateau permet alors de rejoindre le Chablais et de poursuivre vers la traversée des Alpes.

En alternative, il est aussi possible de rester côté français en suivant le spectaculaire GR® Balcons du Léman, qui rejoint directement le Chablais et marque la transition vers les Alpes.

• Quelle est la durée moyenne de la traversée du Jura sur le GR®5 ?

De Fesches-le-Châtel à Nyon, la traversée du Jura par le GR®5 représente environ 340 kilomètres, réalisables en 15 à 20 étapes selon votre niveau et vos envies.

Si vous préférez rejoindre les Alpes à pied plutôt qu’en bateau, je vous conseille fortement le GR® Balcons du Léman. L’itinéraire, qui propose l’ascension des massifs jurassiens méridionaux (Monts Jura, Vuache, Mont Salève…), s’allonge d’environ 150 kilomètres et de 6 à 8 jours de marche.

👉 Si vous avez le temps, cette option offre des paysages spectaculaires et une transition encore plus belle vers la traversée des Alpes.

• La traversée du Jura est-elle difficile ?

La traversée du Jura par le GR®5 est un itinéraire exigeant mais accessible.
Avec près de 10 000 mètres de dénivelé positif et négatif entre Fesches-le-Châtel et Nyon, le parcours alterne de beaux sentiers paisibles et des pentes parfois raides. La seconde moitié du parcours est la plus montagneuse.

Pour ceux qui choisissent de poursuivre sur le GR® Balcons du Léman, il faut compter environ 8 000 mètres de dénivelé supplémentaires pour gravir les massifs méridionaux du Jura. Ces efforts sont largement récompensés par des panoramas spectaculaires sur le lac Léman et les Alpes.

Les différents itinéraires cités ne présentent par ailleurs pas de difficulté technique particulière, même si certains courts passages peuvent parfois nécessiter l’aide des mains et de la vigilance.

👉 En résumé : la traversée du Jura est une randonnée longue mais sans difficulté technique majeure. Elle reste accessible à tout randonneur entraîné, capable d’enchaîner plusieurs étapes avec du dénivelé et un sac de trek sur le dos.

• Comment la traversée du Jura est-elle balisée ?

La traversée du Jura par le GR®5 est balisée en blanc et rouge, le marquage officiel des sentiers de Grande Randonnée gérés par la Fédération Française de la Randonnée Pédestre. Ces balises sont visibles sur les arbres, les rochers, le mobilier urbain ou encore les panneaux directionnels, et permettent de suivre facilement l’itinéraire. Comme toujours, une carte ou une trace GPS reste utile pour compléter en cas de balisage manquant.

Côté Suisse, en direction de Nyon, le GR®5 est ensuite prolongé par un balisage jaune.

Le GR® Balcons du Léman est également balisé en blanc et rouge, mais certaines sections sont moins bien marquées : là encore, une carte ou une application reste indispensable.

Le balisage de la FFRandonnée est doublé avec celui de la GTJ (Grande Traversée du Jura) sur les portions communes.

• À quelle saison partir pour effectuer la traversée du Jura ?

La meilleure période pour faire la traversée du Jura à pied s’étend de mai à septembre. L’hiver et le début du printemps sont souvent marqués par la neige, surtout sur les crêtes, ce qui peut longtemps rendre certains passages impraticables. En mai et juin, la nature est particulièrement verdoyante, les prairies sont fleuries et les journées longues facilitent les étapes.

L’été peut être chaud dans les vallées, mais l’altitude modérée du massif et la présence de lacs et de vastes forêts apportent de la fraîcheur. Septembre offre une météo encore stable et une fréquentation plus faible. Octobre peut aussi être agréable si la météo est favorable, mais les journées deviennent nettement plus courtes.

👉 En résumé : la période de mai à septembre est idéale pour profiter pleinement des paysages variés du Jura et vivre votre itinérance dans les meilleures conditions.

Balisage blanc et rouge du GR®5, entretenu par la FFRandonnée, et panonceaux de la GTJ
Balisage blanc et rouge du GR®5, entretenu par la FFRandonnée, et panonceaux de la GTJ

2.3 La traversée des Alpes par le GR®5

• Combien d’étapes prévoir pour la traversée des Alpes par le GR®5 ?

La Traversée des Alpes par le GR®5 se réalise en moyenne en 35 à 45 étapes, selon votre rythme, les variantes empruntées et vos éventuels détours. La distance totale à parcourir varie globalement entre 600 et 650 km, selon l’itinéraire choisi et les options que vous souhaitez intégrer.

• Quels sont les points de départ et d’arrivée de la traversée des Alpes à pied ?

L’itinéraire officiel de la Grande Traversée des Alpes à pied relie Saint-Gingolph (au bord du lac Léman, à la frontière suisse) à Nice, face à la mer Méditerranée. Saint-Gingolph est accessible en bus depuis Thonon-les-Bains et en bateau depuis Lausanne. Une variante du GR®5 part de Thonon-les-Bains et rejoint l’itinéraire principal près du col de Bise, non loin de la Dent d’Oche.

Certains randonneurs choisissent de terminer leur traversée des Alpes à Menton, en empruntant le GR®52, pour une arrivée plus alpine et moins urbaine que celle de Nice.

👉 Voir aussi la question suivante : L’arrivée de la traversée des Alpes : plutôt Nice (par le GR®5) ou Menton (par le GR®52) ?

• L’arrivée de la traversée des Alpes : plutôt Nice (par le GR®5) ou Menton (par le GR®52) ?

Officiellement, la Promenade des Anglais à Nice marque la fin du GR®5 et de la Grande Traversée des Alpes. Mais de nombreux randonneurs aguerris et/ou connaisseurs de la région vous le diront : « si vous êtes encore en forme, allez plutôt jusqu’à Menton ! »

En rejoignant Nice, l’itinéraire traverse les vallées de l’arrière-pays niçois, plus roulantes mais moins spectaculaires que les hautes vallées du Mercantour. L’entrée progressive dans l’agglomération niçoise déçoit souvent après des semaines d’itinérance : ambiance très urbaine, contraste brutal, impression d’une fin un peu artificielle.

Le GR®52, variante vers Menton depuis Saint-Dalmas-Valdeblore, offre au contraire un final grandiose, ponctué de véritables pépites : de nombreux lacs d’altitude (lacs des Millefonts, lac de la Fous, lac Niré), la célèbre vallée des Merveilles avec ses lacs somptueux et ses gravures rupestres, ainsi que bien d’autres sites historiques (Madone de Fenestre, forts…) et de charmants villages. Jusqu’à une arrivée magique face à la Méditerranée, sur les hauteurs de Menton, où le chemin reste alpin jusque dans les derniers hectomètres avant de pénétrer dans la paisible cité du citron.

Cette variante est toutefois plus exigeante : passages en altitude, pierriers, dénivelé supplémentaire, ce qui peut peser lourd après plusieurs semaines, voire mois de trek.

Enfin, côté logistique, Nice reste plus pratique avec de nombreuses possibilités de logement, et ses liaisons directes (trains longues distances, avion).

• Quelle est la difficulté de la traversée des Alpes par le GR®5 ?

La traversée des Alpes par le GR®5 est un itinéraire exigeant physiquement et parfois mentalement, mais une aventure exceptionnelle si vous êtes bien préparé.

  • Vous devez vous attendre à des étapes avec environ 1 000 m de dénivelé positif en moyenne, et parfois plus de 1 400 m pour franchir des cols élevés. Le terrain alterne entre sentiers alpins, pierriers, des crêtes parfois exposées, et des passages plus roulants, ce qui requiert un pied sûr (et même deux de préférence !) et un matériel adapté.

  • Du parc national de la Vanoise au Mercantour, l’itinéraire évolue la plupart du temps au-dessus de 1 500 m d’altitude, et très souvent au-delà de 2 000 m. La météo y est changeante : froid marqué, brouillard, pluie, orages ou neige peuvent s’inviter à tout moment, même en été.
  • Ces conditions difficiles pouvant se succéder et durer plusieurs jours consécutifs, l’endurance, la préparation physique et mentale, la connaissance de l’itinéraire et de ses variantes et le choix du matériel sont essentiels pour réussir votre traversée.

👉 En résumé : la traversée des Alpes n’est pas adaptée à un premier trek ! Elle s’adresse aux randonneurs déjà aguerris à la montagne, habitués au port d’un sac chargé et à l’enchaînement d’étapes avec fort dénivelé. L’expérience acquise sur d’autres parcours de montagne est un allié solide qui vous permettra de profiter pleinement de ce grand classique de la randonnée alpine.

• La traversée des Alpes est-elle bien balisée ? Faut-il avoir une carte avec soi ?

La Traversée des Alpes par le GR®5 est bien balisée, mais une carte topographique reste très fortement recommandée.

  • Le balisage standard des GR®, entretenu par la Fédération Française de la Randonnée Pédestre, est utilisé partout sur le GR®5 dans les Alpes françaises : les marques avec les couleurs blanc et rouge sont apposées régulièrement tout au long du parcours. Ce balisage est parfois accompagné de panneaux directionnels aux intersections et d’une signalisation locale.

  • En Suisse, le balisage du GR®5 est fait de marques jaunes.
  • Dans la plupart des cas, les balises sont assez régulières pour se guider sans GPS. Toutefois, certains tronçons peuvent poser des soucis : travaux, balises effacées, intersections complexes, et les conditions météo (brouillard, neige…) peuvent restreindre fortement la visibilité des balises et du chemin.

  • Pour éviter les erreurs, les dangers et les détours, il est sage d’emporter une carte topographique (échelle recommandée 1:25 000 ou 1:50 000), ainsi qu’une boussole, et/ou d’utiliser un GPS ou une application pour smartphone en mode hors ligne affichant la carte et la trace GPX.

👉 En résumé : vous pouvez compter sur le balisage rouge et blanc du GR®5 pour vous guider dans l’ensemble de la traversée des Alpes, mais la carte ou les outils d’orientation sont vos alliés indispensables pour une randonnée sûre et sereine.

• Quelle est la meilleure période pour traverser les Alpes à pied ?

La meilleure période pour réaliser la traversée des Alpes à pied s’étend généralement de mi-juin à mi-juillet, puis de fin août à début octobre. La météo est généralement agréable, et les sentiers sont moins fréquentés qu’en pleine saison estivale.

Avant la fin juin, certains cols élevés peuvent encore être enneigés et difficiles à franchir, nécessitant éventuellement du matériel adapté. Pour plus de sécurité, n’hésitez pas à contacter les gardiens de refuge et/ou le PGHM afin de connaître l’état d’enneigement et les conditions de votre parcours.

En fin de saison, certains refuges ferment rapidement, il est donc recommandé de vérifier leur ouverture à l’avance.

• Quel est le point culminant de la traversée des Alpes sur le GR®5 ?

L’itinéraire principal du GR®5 culmine à 2764 mètres au col de l’Iseran, dans le parc national de la Vanoise. Pour les randonneurs souhaitant une variante plus sauvage (l’Iseran est le plus haut col routier de toutes les Alpes), il est possible d’emprunter le vallon des Fours depuis Val d’Isère et de franchir le col des Fours (2976 m). Celui-ci offre par ailleurs l’opportunité de gravir, tout proche, un sommet de plus de 3000 mètres d’altitude : la Pointe des Fours (3072 mètres).

Panorama sur la Vanoise depuis le col de l'Iseran
Panorama sur la Vanoise depuis le col de l'Iseran

3. Préparation & Organisation

• Comment as-tu préparé la logistique de ton aventure sur le GR®5 (hébergements, ravitaillements…) ?

Ma préparation logistique du GR®5 s’est faite en plusieurs étapes :

  • Itinéraire : j’ai d’abord tracé l’intégralité du parcours, du départ à l’arrivée, en créant une trace GPX à partir des cartes IGN.
  • Campings : j’ai listé tous ceux proches de l’itinéraire, afin de planifier les endroits où je pouvais prendre une douche, recharger mes batteries et me reposer à moindre coût. Même si je n’en ai utilisé qu’une partie, je savais toujours quelles options s’offraient à moi.
  • Hébergements en dur : je n’ai pas fait de repérage exhaustif, car le sentier traverse assez régulièrement villages et villes. Je savais donc que je trouverais facilement une chambre en cas de météo exécrable ou pour un vrai repos de quelques jours.
  • Ravitaillements : j’ai repéré les commerces, supermarchés et épiceries, noté leurs horaires et estimé le nombre d’étapes entre deux points de ravitaillement. Cela m’a permis d’optimiser le poids de mon sac en portant juste ce qu’il fallait, tout en anticipant les sections plus longues avec des vivres secs (pâtes, semoule, lyophilisés…).
  • Eau : j’ai simplement identifié les zones à risques (absence de sources, de villages et de cours d’eau durant de longues sections du parcours) sur les cartes IGN afin de savoir où anticiper mes besoins.

Pour rassembler toutes ces infos, je me suis appuyé sur les topoguides GR®5 de la FFRandonnée, complétés par des recherches en ligne (Google Maps, sites des communes…). J’ai imprimé mon listing final afin de toujours l’avoir sous la main, même sans réseau ni batterie.

Ce travail de préparation est long et fastidieux, mais il est indispensable pour vivre sereinement vos étapes sur le GR®5.

Préparation de mon itinéraire sur le GR®5
Préparation de mon itinéraire sur le GR®5

• Quel budget moyen prévoir pour une traversée du GR®5 ? (sachant que tu avais déjà pas mal de matériel)

Le budget dépend énormément de votre style de trek (en bivouac ou en hébergements, avec des repas en refuge, au restaurant ou en autonomie…) et du matériel utilisé, l’équipement léger étant bien sûr à privilégier mais il coûte aussi plus cher à l’achat. Comme j’avais déjà la majorité de mon matériel, mes frais concernaient surtout la nourriture et quelques hébergements.

  • Transport : c’est le premier poste de dépense que je mentionne, car il ne faut pas oublier de le prendre en compte dans son budget prévisionnel ! Que vous partiez (ou arriviez) des Pays-bas, de Wissembourg, de Saint-Gingolph ou de Nice, il vous faudra bien y accéder… Et en repartir, une fois votre traversée terminée. Les offres de transport en commun sont larges pour rejoindre le GR®5 : train, avion, bateau, bus… Et les prix peuvent aller de quelques dizaines d’euros à plusieurs centaines pour l’aller et le retour, selon votre lieu de vie habituel et les modes de transport disponibles. Difficile d’être plus précis, car les prix sont très variables, mais cela donne un ordre d’idée ! Et si vous choisissez la voiture, outre le prix du carburant et d’éventuels péages, il faudra aussi prendre en charge le stationnement durant votre absence… Et le transport pour revenir à votre point de départ et la récupérer. Pour les GR® « en ligne » comme le GR®5, avec un point de départ et d’arrivée très éloignés l’un de l’autre, les transports en commun sont à privilégier car moins contraignants.
  • Nourriture & ravitaillement : là aussi, les prix sont très variables et dépendent de votre fonctionnement. Si vous préparez vous-même vos repas en faisant vos courses régulièrement, il faut compter une moyenne (très approximative) de 10 € par jour. Ceci n’est qu’un ordre d’idée, dépendant de vos besoins, de votre alimentation, et du lieu d’approvisionnement : les épiceries de village, très utiles sur le GR®5, peuvent être bien moins bon marché que certaines grandes surfaces. Si vous privilégiez les repas en refuge, ou au restaurant, le budget sera évidemment plus important.
  • Hébergement : la plupart du temps j’étais en bivouac, et c’est évidemment le mode d’hébergement le plus rentable, car une fois les achats du matériel (tente, matelas, sac de couchage…) amortis, cela ne coûte plus rien ! Mais il faut tout de même compter quelques nuits en dur de temps à autre. En refuge, la nuit en dortoir coûte généralement autour de 20 à 40 € (et jusqu’à 60 à 80 € repas inclus dans certains refuges très fréquentés). En hôtel ou en location, la nuit seule coûte souvent de 50 à 80 €, voire beaucoup plus dans certaines zones et en pleine saison. Ces dépenses, même si elles restent ponctuelles, font très vite grimper la note, c’est pourquoi je les réserve aux moments où le besoin se fait vraiment ressentir. Si j’ai juste envie d’une bonne douche chaude et d’un peu de repos, je privilégie le camping, où il est souvent possible de réserver un emplacement pour 10 à 20 €, hors zones très touristiques.
  • Matériel : je conseille fortement de s’équiper petit à petit, car les prix du matériel de randonnée peuvent vite s’envoler. Une tente légère peut coûter de 200 à 500 €, un sac de couchage de 150 à 350 €, un matelas léger et isolant autour de 200 €… En ajoutant le reste (vêtements, chaussures, sac à dos, bâtons, popote, batteries portables…), le budget final peut vite devenir élevé.

Au final, pour une aventure de trois à quatre mois sur le GR®5, avec une majorité de bivouac et un peu d’hébergement, le budget tourne autour de 2 000 à 3 000 €.
Avec plus de confort (refuges et repas chauds réguliers), il faut plutôt viser 3 500 à 5 000 €. Ce ne sont, dans les deux cas, que des estimations « à la louche », à adapter selon la durée de votre trek et votre mode de fonctionnement. Il est important de garder à l’esprit que les dépenses peuvent vite grimper et de se laisser une marge de manœuvre pour les imprévus (un virus ou une grosse fatigue qui peut vous clouer au lit quelques jours, un problème matériel, une météo fortement défavorable…).

• Faut-il être très « entrainé » physiquement pour se lancer sur, au moins, une portion du GR®5 ?

Il est préférable d’avoir une bonne condition physique pour entreprendre le GR®5, même sur une portion seulement. Vous n’avez pas besoin d’être un sportif d’élite, mais votre corps doit être prêt à marcher plusieurs heures par jour sur des terrains variés, parfois exigeants (alternances de montées et descentes, pentes parfois raides, terrains pouvant être pénibles tels que des pierriers…). Et, parce que c’est la définition même du trek, à enchainer les journées d’efforts. Car il peut être relativement aisé de marcher dans ces conditions durant quelques heures, mais la succession d’étapes physiquement éprouvantes est bien plus difficile.

L’idée est de s’entraîner progressivement avant le départ : faire des randonnées longues (en durée et/ou en distance), porter un sac avec un poids similaire à celui que vous aurez en trek, travailler le cardio (course à pied, vélo, natation) et renforcer les muscles (jambes, fessiers, abdominaux, haut du dos…) et les articulations (chevilles, genoux…). Cela permet d’arriver avec des bases solides, de limiter la fatigue prématurée et de réduire les risques de blessure.

Si vous êtes débutant, il faut mieux commencer par un tronçon moins exigeant et/ou plus court, avant de s’attaquer directement à la traversée des Alpes. Cela vous permettra de tester votre capacité à tenir sur plusieurs jours et d’ajuster votre préparation pour les tronçons plus rudes.

En somme : vous n’avez pas besoin d’être “hyper entraîné” pour faire une partie du GR®5, mais une préparation progressive et adaptée est indispensable pour profiter pleinement, durer dans le temps et éviter les déconvenues.

• Comment te prépares-tu mentalement pour une si longue aventure ?

La préparation mentale est au moins aussi importante que l’entraînement physique avant un trek comme le GR®5. Se lancer sur un tel projet, c’est accepter que l’aventure ne sera pas toujours facile : il y aura des moments de fatigue, des douleurs, des conditions météo compliquées à affronter, de la solitude, parfois de la lassitude. Et forcément, un jour, une question douloureuse vous viendra à l’esprit : « Mais qu’est-ce que je fais là ?! » Et si vous n’avez pas préparé et ancré la réponse au fond de vous, il vous sera difficile de ne pas abandonner…

Mais il existe des clés pour bien s’y préparer. D’abord, j’ai pris le temps de réfléchir à mes motivations profondes : pourquoi vais-je marcher près de 2000 km ? Pour moi, c’était avant tout le besoin de vivre une nouvelle grande aventure personnelle, proche de la nature, de me dépasser, de me prouver certaines choses en me lançant un défi, et de poursuivre ma découverte des massifs montagneux français et de leur diversité. Avoir ce “pourquoi” en tête est un repère précieux quand le moral flanche. Je parle plus précisément de mes motivations dans la présentation de mon projet GR®5 (article écrit avant mon départ).

Ensuite, une préparation minutieuse de son itinéraire est une aide précieuse, car elle permet de connaitre les points clés et de découper le parcours en étapes plus courtes. Plutôt que de penser en permanence à Menton, je me fixais des objectifs intermédiaires : traverser les Vosges. Puis le Jura. Puis les Alpes. Cela m’obligeait à me concentrer sur les trois ou quatre premières semaines de ce trek, ce qui est déjà plus facile à se représenter que quatre mois entiers. Pendant l’aventure, je me fixais aussi des objectifs quotidiens. Dans les Vosges et le Jura, par exemple, j’avais un objectif de temps, basé sur mon rythme habituel (d’où l’intérêt de bien connaitre son niveau et d’avoir déjà pratiqué l’itinérance). J’y avais bien sûr ajouté une marge de souplesse pour les imprévus, afin de ne pas mettre en péril mon organisation ni me décourager. Je savais, en moyenne, quelle distance je devais parcourir chaque jour, et cela me fixait un cap. Et puis, il y avait enfin les objectifs en cours d’étape, qui nécessitent là aussi de préparer son itinéraire, d’un soir sur l’autre : franchir un col, atteindre un point de ravitaillement… Chaque petite victoire aide à tenir sur la durée.

Avant de partir, il faut aussi volontairement expérimenter l’inconfort : marcher sous la pluie, porter un sac bien chargé, bivouaquer dans des conditions moins idéales. Cela rassure sur ses propres capacités, mais aussi sur son matériel, et permet de corriger d’éventuels soucis qui passeraient inaperçus sur un trek court mais pourraient devenir très gênants sur un trek de plusieurs mois. Cela aide aussi à mieux accepter les moments difficiles une fois sur le GR®5, car on sait déjà qu’on est capable de les traverser.

Et puis, je crois qu’il faut surtout cultiver la résilience et la souplesse : accepter que tout ne se passe pas comme prévu, qu’un orage, une fatigue ou une blessure obligent à adapter son programme. Sur un trek aussi long, il y aura FORCÉMENT des imprévus. Un certain lâcher-prise par rapport aux événements, et un peu d’indulgence envers soi-même, sont indispensables.

Enfin, au quotidien, ce sont aussi les petits plaisirs qui nourrissent le moral : je ne parle pas là des réussites, mais bien des moments agréables que la montagne et l’itinérance nous offrent : un beau paysage, une pause au soleil, une belle rencontre… D’où l’importance de ne pas courir et de s’accorder du temps. Sans oublier, le plus important : un carré de chocolat ! Et plus généralement, les plaisirs matériels, qui redonnent du peps et de l’énergie quand le corps ou la tête fatiguent : une douche chaude, une nuit réparatrice dans un hébergement confortable.

PS : je parlais du chocolat, mais cela fonctionne aussi avec le fromage !

Au final, se préparer mentalement, c’est autant une affaire d’entraînement qu’une question d’état d’esprit : savoir pourquoi on est là, avancer étape par étape, et garder la capacité d’apprécier les moments simples, même dans la difficulté.

4. Logistique & Hébergements

• Où dormir sur le GR®5 ?

Sur le GR®5, les solutions d’hébergement sont variées et s’adaptent à tous les profils de randonneurs :

  • Refuges de montagne : parfaits pour une immersion dans l’ambiance montagnarde, ils offrent couchage (le plus souvent en dortoir), repas convivial, chaleur et sécurité. En haute saison, il faut absolument réserver, car ils affichent vite complet. Attention : le confort peut beaucoup varier d’un refuge à l’autre.
  • Fermes Auberges : dans les Vosges, de nombreuses fermes proposent la demi-pension, avec un lit/une chambre et un repas savoureux préparé avec les produits de la ferme. Une belle façon de s’immerger dans l’ambiance alsacienne.
  • Gîtes d’étape, gîtes ruraux et gîtes communaux : situés dans les villages ou hameaux, ils offrent une belle parenthèse entre deux journées de marche. Là encore, le confort est variable : de la simple salle où installer son matelas dans certains gîtes communaux, à un vrai lit dans d’autres gîtes accueillant les randonneurs. Certaines structures sont en gestion libre et autonome, quand d’autres proposent une demi-pension. Dans certains villages, des commerces à proximité permettent de se ravitailler, ce qui est un vrai plus logistique avant de repartir vers les cimes.
  • Auberges, chambres d’hôtes, hôtels : plus confortables et souvent plus chers, ils sont parfaits pour une nuit confortable ou un jour de repos. Certains hôtels proposent également la demi-pension.
  • Location courte durée : dans les stations, les villages ou certains hameaux, la location courte durée est en plein essor. Il vous sera possible de trouver un studio, un appartement, une chambre chez l’habitant, via des sites web comme Airbnb ou Booking.com. Attention : en pleine saison, les prix peuvent vite flamber et les disponibilités sont parfois rares.
  • Campings : présents le plus souvent à proximité de certains villages et plus rarement isolés dans la vallée, ils permettent de planter sa tente avec accès à une douche (qui peut être en supplément lorsque l’eau se fait rare) et aux sanitaires. Et, selon les campings, à un restaurant, à une salle de repos, à un coin lecture… Petit conseil : il n’est pas nécessaire, pour les randonneurs, de prendre le forfait électricité, car le plus souvent, des prises électriques sont mises à disposition dans la salle de repos ou à l’accueil. Ne pas hésiter à vous renseigner en arrivant.
  • Cabanes de montagne : plus rustiques, parfois partiellement fermées, non gardées, elles offrent un abri simple, sans services associés. Certaines petites cabanes permettent uniquement de se mettre à l’abri en cas de pluie ou d’orage, quand d’autres sont de véritables petits cocons avec des bancs, tables, planches et parfois même matelas pour dormir. Certaines disposent d’une cheminée (si du bois est présent à votre arrivée, ne pas oublier de refaire le plein avant de partir pour les suivants). Le plus souvent, un balai est mis à disposition, pour ne laisser aucune trace de notre passage. Tous les déchets produits doivent être redescendus par vos soins dans la vallée. Attention : certaines cabanes servent d’abri, voire d’hébergement au berger en saison et ne sont donc pas accessibles aux randonneurs.
  • Bivouac : en tente, tarp, hamac, ou à la belle étoile, il offre une liberté totale, mais avec tout de même des règles à respecter impérativement (concernant les horaires, la localisation…). À pratiquer uniquement dans les zones autorisées et en respectant les règles locales. Voir la question « Est-il possible de bivouaquer sur le GR®5 » ci-dessous pour plus d’informations.

👉 Le choix d’hébergement sur le GR®5 dépend de votre budget, de votre besoin de confort et de votre envie d’autonomie. Beaucoup de randonneurs alternent entre bivouac et nuits en refuge ou gîte pour équilibrer liberté et confort. De mon côté, j’ai privilégié autant que possible le bivouac tout au long de mon GR®5, et j’ai loué une chambre de temps à autre, lorsque le besoin se faisait ressentir, pour une simple nuit plus confortable ou pour quelques jours de repos.

• Est-il possible de dormir chaque nuit en gîte/refuge ? Faut-il absolument avoir une tente dans son sac ?

Il est possible de dormir presque toutes les nuits dans un hébergement sur le GR®5, car la plupart des zones restent relativement urbanisées, et moyennant quelques détours, les villages ou refuges sont souvent accessibles à pied depuis l’itinéraire, lorsqu’ils ne sont pas traversés par le GR®5. La variété des possibilités d’hébergement est grande, y compris dans les Alpes. Mais cela dépend tout de même des secteurs traversés, de la saison et de votre rythme. Dans les zones très fréquentées, réserver, parfois longtemps à l’avance, est aussi indispensable, car les places partent vite.

Cependant, certains tronçons sont moins pourvus en hébergements, ou ceux-ci peuvent être fermés hors saison. Les refuges, notamment, ne sont gardés généralement que de juin à septembre. Dans ces cas, ne pas avoir de tente signifie parfois devoir rallonger fortement une étape ou se retrouver sans solution pour la nuit.

C’est pourquoi, même si l’on dort majoritairement en gîte ou refuge, emporter une tente légère reste fortement recommandé. Elle apporte une vraie liberté : pouvoir s’arrêter où l’on veut, gérer les imprévus (météo, fatigue, refuge complet) et profiter de l’autonomie. Pour dormir chaque nuit en hébergement, il est extrêmement important de préparer minutieusement son parcours et d’organiser ses étapes en amont. Il faut alors bien connaitre ses limites, et se laisser une marge de manœuvre pour les imprévus.

• Faut-il réserver les refuges en avance ?

Sur le GR®5, il est fortement recommandé de réserver les refuges à l’avance, en particulier en haute saison (juin-juillet-août) et dans les zones les plus fréquentées comme le massif du Mont-Blanc, la Vanoise, le Queyras ou encore le Mercantour. Ces secteurs affichent souvent complet plusieurs semaines avant le départ. C’est aussi vrai pour les emplacements de bivouac attenants aux refuges : généralement peu nombreux, ils se remplissent très vite. Mieux vaut donc anticiper et réserver dès que vos dates sont fixées.

Le principal inconvénient de la réservation est qu’il est rarement possible de prévoir avec précision le jour où l’on arrivera à tel ou tel refuge. Réserver toutes ses étapes à l’avance donne une certaine sécurité, mais cela limite la liberté et peut vite devenir contraignant. Un imprévu, un coup de fatigue, une météo capricieuse ou au contraire une avance sur le planning peuvent obliger à tout décaler. Et si les hébergements sont complets, il faut parfois renoncer à certaines réservations. Il est donc essentiel de garder de la flexibilité, et d’avoir toujours des alternatives en tête (autre type d’hébergement, étape plus courte ou rallongée…)

Dans les zones moins touristiques, il est parfois possible de réserver seulement quelques jours à l’avance. Mais dans tous les cas, il est vivement conseillé de prévenir de votre venue afin que les gardiens puissent s’organiser pour les repas et les couchages. De la même manière, si vous devez annuler ou modifier vos plans, il est indispensable de prévenir le refuge. En pleine montagne, un randonneur attendu mais qui ne se présente pas peut être considéré comme porté disparu, et déclencher inutilement des secours — alors qu’ils sont déjà fortement sollicités en saison estivale.

• Est-il possible de bivouaquer sur le GR®5 ?

Bien sûr ! J’ai d’ailleurs dormi dans ma tente la plupart du temps tout au long de ma traversée des Vosges, du Jura et des Alpes. Mais on ne bivouaque pas partout et pas n’importe comment. La réglementation autour de cette pratique sur le GR®5 varie selon les massifs, les parcs naturels régionaux et nationaux, ainsi que les communes traversées. Le bivouac est autorisé, ou au moins toléré, dans beaucoup de lieux traversés par le GR®5. Mais des conditions (sur les horaires ou l’emplacement), qui changent selon les zones où l’on se trouve, s’appliquent. En d’autres endroits, planter sa tente est totalement interdit, afin de préserver la tranquillité des lieux et d’impacter le moins possible la biodiversité.

Pour connaître toutes les règles précises et éviter les mauvaises surprises, j’ai rédigé un article complet sur la réglementation du GR®5 : bivouac, mais aussi feu, chiens, drones…

Lire le guide complet de la réglementation sur le GR®5

Bivouac près du lac Saint-Anne, dans le Queyras
Bivouac près du lac Saint-Anne, dans le Queyras

• Question bouffe ! Tu as mangé quoi pendant ce trek ?

Pendant un trek aussi long que le GR®5, l’alimentation est un point extrêmement important : il est nécessaire de prendre suffisamment de forces et d’engranger les calories nécessaires pour vivre chaque étape dans les meilleures conditions. Mais cela dépend beaucoup de l’endroit où l’on se trouve et des possibilités de ravitaillement. Globalement, j’ai préparé mes repas à partir des courses faites tout au long du GR®, dans les épiceries, centres commerciaux, boulangeries… Et de temps en temps, lorsque l’occasion se présentait, je profitais d’un repas plus élaboré dans un restaurant. L’énorme avantage de préparer soi-même ses petits plats est de limiter leur coût. Mais en trek, il n’est pas forcément facile de varier les mets : les fruits et légumes, par exemple sont indispensables, mais pèsent vite très lourd dans le sac. Si on ne ravitaille que tous les 4 ou 5 jours, il est évident que l’on ne mange pas 5 fruits et légumes par jour… Mais il faut tout de même être attentif à son alimentation et répondre aux besoins de son corps. Voici en gros la composition de mes repas :

  • Au petit-déjeuner, je faisais simple : des céréales, type muesli ou équivalent, accompagnées de brioche ou d’un peu de pain. Je ne suis pas trop liquides le matin, dans le cas contraire je pourrais aisément me préparer un café soluble ou un thé bien chaud grâce à mon réchaud.
  • En journée, c’était surtout du grignotage énergétique : barres de céréales, chocolat, biscuits et autres friandises sucrées lors de la pause du matin et de celle de l’après-midi. Pour le midi, je prévoyais un sandwich à base de pain, de fromage et de charcuterie. Lorsque je faisais les courses, je m’achetais souvent quelques yaourts, et quelques fruits pour compléter.
  • Le soir, je préparais des repas simples à base de semoule, de pâtes ou de purée, rapides à faire, et je les agrémentais de petites conserves (thon, maquereaux, etc.) ou de jambon, d’une tomate et d’un peu de fromage. Selon la proximité des lieux de ravitaillements, je m’offrais parfois quelques petits plus : un bon morceau de fromage, par exemple, était une juste récompense après une longue journée de marche ! Lors de mes passages en boulangeries, il m’arrivait aussi de céder à un petit plaisir sucré bien mérité.
  • En refuge ou au restaurant, je profitais de bons repas cuisinés : plats chauds, souvent copieux. J’ai ainsi goûté à certaines spécialités locales vosgiennes, jurassiennes ou alpines qui valent le détour ! C’était à la fois un réconfort et un bon apport énergétique.

En résumé, j’ai fonctionné avec une base « simple et énergétique » pour tenir au quotidien, complétée lorsque l’envie se faisait sentir et que je me trouvais près d’un village, par des repas différents et plus variés. Cela permettait de garder un bon équilibre entre autonomie et plaisir !

• Peut-on se réapprovisionner facilement en nourriture tout au long du parcours ?

Le ravitaillement sur le GR®5 est possible tout au long du parcours, mais il varie beaucoup en disponibilité et en qualité selon les zones. Voici les principaux lieux de ravitaillement possibles :

  • Villages et bourgs traversés : c’est là que l’on trouve le ravitaillement le plus complet. Supermarchés, épiceries, boulangeries, charcuteries, et bien sûr restaurants. Dans les zones touristiques, ces commerces sont fréquents, mais ils sont beaucoup plus espacés dans d’autres secteurs. Dans certains villages isolés, une supérette ou une petite épicerie, le plus souvent ouvertes uniquement l’été, proposent l’essentiel (conserves, pâtes, produits sucrés et une petite sélection de produits frais). De mon côté, je me suis surtout servi de ces petites structures comme d’un dépannage (très utile cela dit), car les prix sont bien plus élevés dans l’ensemble que dans des commerces plus importants. Vous pourrez, en moyenne, bénéficier d’un ravitaillement complet dans un village toutes les 2 à 5 étapes.
  • Refuges de montagne : certains proposent un panier pique-nique pour la journée, à réserver à l’avance. En revanche, ils disposent rarement d’une véritable épicerie, mais plutôt de quelques produits vendus souvent cher et à l’unité.
  • Autres hébergements : parfois, les gîtes d’étape vendent eux aussi quelques produits de base (pâtes, conserves, encas) ou proposent un pique-nique.
  • Marchés locaux : selon les jours, il est parfois possible de se ravitailler en produits frais (fromage, fruits, charcuterie…). Cela peut apporter de la variété, mais reste ponctuel et hasardeux.
  • Alpages : certains bergers proposent également leurs produits à la vente directement dans les alpages. L’occasion de déguster un bon fromage fermier, en passant directement par le producteur.

Conseils pour bien gérer son ravitaillement sur le GR®5

  • Il est conseillé de toujours prévoir une petite réserve de nourriture sèche, au cas où le commerce serait exceptionnellement fermé ou si vous avez pris du retard pour accéder au prochain ravitaillement. Sur des longs treks, j’ai toujours au minimum un ou deux lyophilisés au fond de mon sac, et je vois toujours un peu plus large durant mes courses pour garder de côté une portion de semoule, quelques barres de céréales…
  • Planifiez toujours votre prochain ravitaillement, en vous assurant que le commerce visé est ouvert au jour et aux horaires où vous vous y rendrez (attention aux fermetures hebdomadaires ou saisonnières, et aux horaires parfois réduits en montagne). Lors de la préparation de votre aventure, veillez à bien noter les jours et horaires de chacun : cela vous fera gagner beaucoup de temps une fois sur le GR®5.

En résumé, le ravitaillement sur le GR®5 est relativement facile à organiser, mais il demande de l’anticipation et un minimum de préparation pour éviter les mauvaises surprises, surtout dans les sections les plus isolées.

• Est-il facile de trouver de l’eau sur le parcours ?

L’eau est un enjeu majeur pour tout randonneur itinérant, en particulier sur le GR®5, que ce soit dans les immenses forêts des Vosges, les reliefs karstiques du Jura ou le climat varié des Alpes. Elle n’est pas toujours facile à trouver, et son absence peut compliquer sérieusement les étapes. Mes mots d’ordre : méfiance et anticipation !

Sous les forêts denses des Vosges, j’ai parfois peiné à localiser de l’eau, souvent cantonnée à des écoulements souterrains. Les terrains calcaires du Jura m’ont aussi rendu la tâche difficile au moment de remplir mes gourdes : l’eau affleure rarement et se cache dans les cavités souterraines. Pourtant, dans d’autres vallées non loin de là, d’autres ruisseaux coulent en abondance et redonnent le moral alors que le soleil tape. Il n’y a donc pas de règle, et les cartes topographiques indiquant les points d’eau ne sont pas toujours fiables à 100 %.

Dans les Alpes, la situation est similaire. Les Alpes du Nord offrent généralement un accès plus aisé à l’eau, tandis que le climat sec, venté et chaud des Alpes du Sud peut rendre le besoin plus important et le ravitaillement plus critique. Lors de ma traversée en août 2025, j’ai heureusement rencontré peu de difficultés, mais il m’a tout de même fallu observer attentivement la nature et remplir régulièrement un récipient supplémentaire quand une source se présentait, surtout si le prochain point d’eau était lointain…

L’enjeu de l’eau est tel, sur le GR®5, que vous devrez organiser certaines étapes en fonction des points d’eau, pour y avoir accès chaque jour. Le plus important étant de pouvoir vous hydrater régulièrement et répondre ainsi aux besoins de votre corps. Vous seul savez, avec l’expérience, de combien de litres d’eau vous pouvez avoir besoin, en fonction des situations rencontrées. Écoutez vous, et restez vigilant !

• As-tu eu besoin de filtrer / purifier l’eau ? Quel matériel utilises-tu ?

Sur le GR®5, l’eau peut, on l’a vu, se faire rare, et il peut être tentant de remplir ses gourdes avec l’eau de la première source venue, voire de se contenter d’un abreuvoir ou même d’une eau stagnante (mare, flaque). Mais les problèmes gastriques sont alors quasi assurés ! Et dans certains cas, les soucis de santé engendrés peuvent même être bien plus importants et compromettre la suite de votre aventure.

Pour éviter cela, filtrer et purifier l’eau est essentiel. Certains randonneurs précautionneux filtrent systématiquement toute l’eau provenant des sources ou ruisseaux, tandis que d’autres ne le font que pour les eaux stagnantes… Voire pas du tout ! Pour ma part, je filtre l’eau lorsque sa provenance me semble douteuse et, en cas de doute, je la purifie grâce à des pastilles adaptées. Dans tous les cas, la prudence est de mise, car il est tout à fait possible de tomber malade même avec une eau claire et sans goût particulier.

Le matériel que j’utilise (cliquer sur les liens pour accéder aux fiches produits sur le site lyophilise.fr) :

Ainsi, en combinant filtration et purification, vous pourrez boire en toute sécurité tout au long de votre aventure sur le GR®5.

5. Équipement & Matériel

• Quels sont les équipements indispensables pour le GR®5 ?

Pour réussir votre trek sur le GR®5, il est essentiel de partir avec un matériel adapté à vos besoins, fiable et léger.

Les équipements indispensables pour le GR®5 incluent :

  • Sac à dos : adapté à l’itinérance longue durée, robuste, pratique, confortable et bien réglé.

  • Chaussures de marche : bien adaptées à vos pieds et aux terrains montagnards, très confortables.
  • Bâtons de randonnée : pour préserver vos articulations et bénéficier d’une aide précieuse lorsque les pentes s’accentuent.
  • Système de couchage : tente légère ou abri pour le bivouac, matelas isolant, sac de couchage adapté aux conditions en montagne, drap de sac.

  • Vêtements techniques : respirants et adaptés à la randonnée, avec des couches chaudes et une veste imperméable ou un poncho pour faire face aux variations météo.

  • Matériel de cuisine : réchaud, popote, cartouche de gaz, bol et couverts pour cuisiner en autonomie.

  • Hydratation : gourdes ou poche à eau, et système de filtration/purification.

  • Orientation et sécurité : carte, boussole, GPS ou application mobile, sifflet, trousse de secours minutieusement préparée.

  • Divers : nourriture adaptée à vos besoins, papier toilette et petite trousse de toilette, lampe frontale, sacs poubelle, kit réparation, piles ou batterie externe pour les appareils électroniques.

👉 Pour découvrir en détail ma liste complète de matériel de trek et de bivouac, et tous mes conseils issus de mon expérience de trek et adaptés aux longues itinérances comme le GR®5, rendez-vous ici : Matériel de trek – ma liste complète

• Quel type de sac à dos choisir pour un trek au long cours comme le GR®5 ?

Le choix du sac à dos pour le GR®5 dépend surtout de votre mode d’hébergement :

  • En bivouac : prévoyez un sac de 55 à 75 litres, suffisant pour transporter tente, duvet, matelas, popote, nourriture et vêtements de rechange. Le poids du sac plein pouvant très vite devenir important, le confort de portage est essentiel : privilégiez notamment un dos ajustable, des bretelles réglables, une sangle ventrale robuste et un bon équilibre des charges.

  • En refuges ou hébergements : un sac de 35 à 50 litres suffit en général largement, puisque vous n’aurez pas besoin de transporter tout le matériel de couchage et de cuisine. Il reste assez d’espace pour l’eau, les vêtements techniques et les vivres de la journée.

👉 Dans tous les cas, veillez à ne pas choisir un sac trop volumineux (pour éviter de partir avec plein de matériel inutile et un sac trop lourd) et à ne pas dépasser 15 à 20 % de votre poids corporel.  Les sacs avec différents compartiments permettent d’organiser votre rangement et d’accéder facilement aux essentiels (trousse de secours, eau et nourriture, vêtements de protection…) et offrent des options intéressantes pour équilibrer le poids.

• Avec quel matériel électronique es-tu parti ? Comment gères-tu la recharge des batteries ?

Côté électronique, le maître mot sur un trek comme le GR®5, c’est gestion de l’autonomie. Les batteries se vident vite, surtout en montagne où le réseau capte mal, et il faut donc optimiser leur utilisation. Voici mon organisation :

  • Le téléphone : il me sert avant tout à donner des nouvelles à mes proches, à gérer la logistique… et à appeler les secours en cas de besoin. Le reste n’est, en soi, pas primordial. De mon côté, je m’en sers également pour publier régulièrement des nouvelles de mon aventure sur les réseaux sociaux, mais, lorsque le réseau n’est pas bon en montagne, c’est une activité très énergivore !
  • Le GPS de randonnée : un vrai plus en sécurité, car il permet de consulter les cartes et d’enregistrer des traces GPX sans dépendre du téléphone. Le GPS reste pratique mais pas indispensable, puisqu’il existe désormais de nombreuses applications avec accès aux cartes IGN hors connexion. Attention cependant à garder suffisamment de batterie pour pouvoir y accéder à tout moment ! Note importante : le GPS et les applications peuvent toujours tomber en panne, au contraire d’une boussole et des cartes papier. À bon entendeur…
  • La caméra (GoPro) : j’ai filmé régulièrement ma traversée de la France par le GR®5, ce qui me permettra d’ici quelque temps de vous proposer des vidéos exclusives, pleines de superbes images des Vosges, du Jura et des Alpes.
  • Un appareil photo (Reflex) : indispensable pour moi qui aime photographier la montagne et partager mes découvertes. Je le portais dans une sacoche ventrale pour l’avoir toujours à portée de main.
  • Une lampe frontale : essentielle pour le bivouac, pour gérer les imprévus nocturnes…

Gestion des batteries :

  • J’avais deux batteries externes, ce qui me permettait de tenir plusieurs jours en autonomie complète.

  • J’ai aussi emporté deux chargeurs compatibles avec mes différents appareils, pour recharger dans les campings, logements, ou parfois dans les villages (prise en libre accès, mairie, office de tourisme).

  • J’ai aussi utilisé ponctuellement un panneau solaire, mais la recharge n’est vraiment efficace que sur des batteries externes et en cas d’ensoleillement constant et suffisamment puissant. Certains randonneurs s’en servent fixé sur leur sac, en marchant, mais entre les zones d’ombre et les changements d’orientation, le gain reste globalement faible. De mon côté, c’est plutôt lors des pauses et en fin d’étape que je l’utilise.
  • En pratique, je mettais systématiquement en mode avion mon téléphone lorsque je n’avais pas besoin du réseau, et je limitais l’utilisation d’options énergivores (GPS, Bluetooth, etc.).

J’ai enfin profité, lorsque ma compagne était présente avec moi, d’une aide extérieure ponctuelle pour la recharge de mes équipements durant ce trek. Une aide qui me fut bien utile pour publier plus régulièrement sur les réseaux et répondre à vos nombreux messages ! Néanmoins, avec le matériel cité ci-dessus, j’étais parfaitement autonome durant plusieurs jours.

👉 Je t’invite à découvrir les références de mes batteries externes et plus de détails sur mon matériel électronique sur la page https://www.echappeesmontagnardes.fr/materiel-de-trek-et-bivouac-ma-liste/

• Faut-il emporter un réchaud ? Est-il possible de faire du feu facilement ?

Il est vivement conseillé d’emporter un petit réchaud sur le GR®5 si vous partez en autonomie. Il vous permettra de préparer des repas chauds très simples (à base de pâtes, semoule, riz…), de faire chauffer de l’eau pour les plats lyophilisés ou pour vos boissons, et d’assurer un certain confort. Il n’y a rien de plus agréable qu’un bon café chaud le matin, bien confortablement installé dans le duvet, ou qu’un repas chaud sous la tente après une journée froide et humide. Un réchaud léger à gaz ou à alcool est généralement le plus adapté pour l’itinérance.

Voici le réchaud que j’utilise depuis plusieurs années : mon réchaud à gaz

En revanche, faire du feu est interdit ou très strictement réglementé sur l’ensemble du parcours, en particulier dans les forêts, les parcs naturels régionaux, les parcs nationaux (Vanoise, Mercantour) et les nombreuses réserves naturelles. De multiples zones sont extrêmement sensibles aux incendies et à la préservation des milieux naturels. L’impact des feux à court et à long terme est immense sur les parcelles brûlées, même petites. Même en dehors des zones protégées, allumer un feu reste donc risqué et fortement déconseillé.

👉 En résumé : pour cuisiner sur le GR®5, oubliez le feu de bois et prévoyez un réchaud léger.

Mon réchaud de trek
Mon réchaud de trek

• Des oublis dans le matériel que tu as emporté avec toi ? Ou des choses à enlever de ton sac pour la prochaine fois ?

Au départ de mon GR®5, j’ai oublié un élément finalement essentiel : un filtre à eau. Dans certaines zones, même dans les Vosges (voir section 4), trouver de l’eau potable est un vrai défi. J’ai vite compris que c’était problématique et je l’ai commandé en cours de route. Par la suite, il m’a servi de nombreuses fois. C’est le seul vrai oubli dans ma préparation (il était bien sur ma liste, mais à l’approche du départ, j’avais simplement oublié de le commander !).

Côté équipement peu utilisé, mon tee-shirt manches longues et mes gants sont restés dans le sac, à de très rares exceptions près. Mais je ne les regrette pas : ils m’ont été utiles très ponctuellement lors de réveils très frisquets, et surtout, ils auraient été des vêtements indispensables si la météo avait été moins favorable.

Avec l’expérience, ma liste de matériel est précise et j’ai appris à retirer le superflu de mon sac, afin d’optimiser son poids. Si ce n’est pas encore parfait, j’ai en tous cas trouvé un bon compromis afin de ne sacrifier ni la sécurité, ni un minimum de confort.

• As-tu eu des problèmes avec ton équipement au cours du trek ? Comment gères-tu l’usure ou les pépins de matériel pendant un long trek ?

Oui, j’ai eu plusieurs soucis avec mon équipement pendant le GR®5. C’est difficilement évitable sur un trek aussi long, exigeant et exposé à toutes les conditions météo. L’important, c’est de savoir s’adapter rapidement.

Voici, en toute transparence, les principaux problèmes rencontrés :

  • Tente : l’arceau a cédé à mi-chemin de ma traversée des Alpes. J’ai tenté des réparations de fortune (avec du Sparadrap notamment, on fait avec ce qu’on a sous la main…) mais sans succès durable. La tente tenait encore, mais devenait beaucoup plus vulnérable au vent. Pour limiter la casse, je choisissais mes bivouacs dans des zones plus abritées et je renforçais l’ancrage avec des pierres. Résultat : j’ai pu finir le trek, avec un confort un peu réduit, mais sans catastrophe.
  • Matelas gonflable : la galère la plus impactante, et la plus agaçante ! Il a commencé à se dégonfler petit à petit certaines nuits, puis de plus en plus rapidement. Les dernières nuits, je devais le regonfler plusieurs fois. Impossible de trouver la fuite… avant de découvrir à la fin que le problème venait en réalité de la valve, défectueuse. Je n’ai rien pu faire pour le réparer, et j’ai donc dû dormir avec un confort largement réduit. Heureusement, l’achat étant récent, il passera en garantie. Mais sur le coup, j’ai bien pesté !
  • GPS de randonnée : des bugs répétés sont apparus, impossibles à corriger. Avec notamment la suppression de toutes les cartes topographiques qui se trouvaient dessus et couvraient les régions traversées par le GR®5 ! Si je n’avais pas eu avec moi d’autres moyens d’orientation (boussole, cartes des topoguides, et application sur le téléphone), cela aurait pu mal tourner… Je ne le répèterai jamais assez : il ne faut jamais dépendre d’un seul outil d’orientation, et il est indispensable de savoir utiliser chacun d’eux.
  • Pantalon : plus anecdotique, mais pénible quand même. Un pantalon modulable tout neuf, et la couture de l’entrejambe qui a lâché très vite. Merci à ma compagne @sabichouquette et à son kit de couture trouvé rapidement dans un petit commerce : plusieurs réparations de fortune m’ont évité de finir la traversée des Alpes en caleçon !

Voilà pour les problèmes rencontrés au niveau de mon matériel durant le GR®5 ! La colère passée, il faut se concentrer sur l’adaptation : trouver des solutions rapidement avec ce qu’on a sous la main. C’est aussi ça l’aventure…

Et vous, avez-vous déjà eu des galères matériel lors de vos treks ? Comment avez-vous géré ?

Belles lumières de fin de journée au lac de Roue
Belles lumières de fin de journée au lac de Roue. Ma tente a vécu quelques déboires

6. Itinéraires & Variantes du GR®5

• Le GR®5 et ses variantes (GR®53, GR®52 et GR®55, Hexatrek, TMB)… Comment s’y retrouver ? Quel itinéraire est le plus intéressant ?

Le GR®5 est l’itinéraire principal qui traverse les trois massifs de l’est de la France : les Vosges, le Jura et les Alpes. Il peut toutefois être combiné avec plusieurs autres GR®, pour gagner en flexibilité ou pour découvrir des portions plus sauvages de nos montagnes. Voici un tour d’horizon de l’itinéraire et de ses variantes, massif par massif :

Dans les Vosges :

  • le GR®5 débute sa traversée de la France en Moselle et en Meurthe-et-Moselle, puis il rejoint les reliefs des Vosges dans le Bas-Rhin, au col de la Côte de l’Engin. Il traverse ensuite les Vosges moyennes, puis le Parc naturel régional des Ballons des Vosges, avant de terminer sa portion vosgienne à l’extrémité sud du massif, au niveau du Territoire de Belfort.
  • Le GR®53 démarre, lui, à Wissembourg et explore les Vosges du Nord sur toute leur longueur. Un accès balisé depuis Lauterbourg permet même de commencer l’itinéraire à la frontière allemande, au bord du Rhin. Plus au sud, le GR®53 prend fin au col de la Côte de l’Engin, où il rejoint le GR®5. En combinant GR®53 et GR®5, on obtient ainsi la Traversée des Vosges intégrale du nord au sud.
  • Sur votre route, vous croiserez aussi d’autres sentiers de grande randonnée, parfois sur des portions communes : le GR®531, le GR®532 et le GR®533, qui traversent également le massif du nord au sud et offrent de belles variantes pour explorer d’autres pépites vosgiennes. Vous croiserez enfin le GR®534, qui suit lui un axe ouest-est et traverse le massif à hauteur de Dabo.

Dans le Jura :

  • le GR®5 poursuit sa route vers le sud en suivant régulièrement la frontière suisse et explore diverses vallées enchanteresses du massif du Jura. Il quitte la France près des Rousses et rejoint le lac Léman en Suisse, à Nyon.
  • la GTJ (Grande Traversée du Jura à pied) combine le GR®5 et le GR®509. Elle parcourt l’ensemble du massif jurassien, jusqu’au Grand Colombier au sud — une section que le GR®5, lui, ne couvre pas puisqu’il part vers la Suisse. GR®5 et GTJ sont communs à de rares exceptions près de Mandeure aux Cressonnières, près des Rousses. Si vous avez du temps, il est possible de prolonger l’itinéraire avec la GTJ pour découvrir le Haut-Jura et ses plus hauts sommets (Crêt de la Neige, Reculet…), avant de rejoindre le nord des Alpes par le GR® Balcon du Léman. Celui-ci ramène ensuite au GR®5 dans le Chablais, près de Thonon-les-Bains.

Dans les Alpes :

  • Le GR®5, dans sa partie alpine, débute à Thonon-les-Bains ou à Saint-Gingolph. Les deux sentiers se rejoignent rapidement, près de la Dent d’Oche. Le GR®5 est ensuite continu jusqu’à Nice. Ce parcours est aussi appelé Grande Traversée des Alpes (GTA).
  • Le GR® Tour du Mont-Blanc (TMB) et le GR®5 sont communs du Col du Brévent, au-dessus de Chamonix, jusqu’au col de la Croix-du-Bonhomme, à l’entrée du Beaufortain. Il est possible (et conseillé par beau temps) de suivre la variante par le col du Tricot, entre le col de Voza et les Contamines-Montjoie. Ce parcours alternatif est l’occasion d’aller admirer de près le glacier de Bionnassay.
  • Le GR®55 traverse le parc national de la Vanoise via Pralognan-la-Vanoise. Il recoupe le GR®5 à Tignes au nord et près de Modane au sud. Le GR®55 est une variante plus alpine et exigeante, avec des contraintes supplémentaires à respecter (notamment concernant le bivouac).
  • Le GR®5E, aussi appelé Chemin du petit Bonheur, explore la haute vallée de la Maurienne, de Bonneval-sur-Arc à Modane. Il s’agit d’une variante moins difficile que le GR®5 dans ce secteur.
  • Le GR®58 tour du Queyras permet d’explorer le parc naturel régional du Queyras et de rejoindre les plus hauts villages habités d’Europe.
  • Le GR®56 tour de l’Ubaye est commun avec le GR®5 sur sa partie est.
  • Le GR®69 descend dans la vallée de l’Ubaye et permet de rejoindre Barcelonnette.
  • Le GR®52 : au départ de Saint-Dalmas-Valdeblore, c’est la variante la plus prisée pour terminer la traversée des Alpes. Elle mène jusqu’à Menton en passant par le Parc national du Mercantour et la mythique Vallée des Merveilles.
  • Le GR®52A offre une option supplémentaire, plus directe, vers Menton, en visitant au passage la superbe vallée de la Vésubie.

Quel est l’itinéraire le plus intéressant à suivre ?

Cela dépendra de vous ! De vos priorités, du temps dont vous disposez, de vos envies de découvertes, de votre mode d’hébergement… Il y a autant de GR®5 que de randonneurs sur le GR®5 ! Avec les informations fournies ci-dessus, vous pourrez mieux connaitre les diverses alternatives qui s’offrent à vous. Chaque parcours a ses avantages et ses inconvénients, et chacun mérite que l’on s’y intéresse. Vous avez donc maintenant toutes les clés pour réfléchir à vos envies et à vos besoins et ainsi construire le parcours qui vous ressemble. Bonne préparation !

Note sur l’Hexatrek :

De plus en plus de randonneurs français et étrangers choisissent l’Hexatrek : un itinéraire récent reliant Wissembourg à Hendaye, qui emprunte de nombreux GR®, dont le GR®5 dans les Vosges, le Jura et le nord des Alpes, puis le GR®10 dans les Pyrénées. Vous en entendrez sûrement parler si vous marchez sur le GR®5. Je n’ai pas étudié en détail ses différences avec le GR®5, mais certaines sections valent probablement le détour. Dans ce descriptif, je me suis toutefois concentré sur les sentiers balisés et entretenus de bout en bout par la FFRandonnée — et il y a déjà largement de quoi faire !

• Comment s’orienter sur le GR®5 ? (balises, GPS, cartes et boussole, applications...)

Pour une orientation fiable sur le GR®5, l’idéal est de combiner plusieurs outils : les balisages officiels, mais aussi les cartes et la boussole, ainsi que les outils électroniques (GPS / application mobile), tout en gardant à l’esprit qu’ils peuvent tous être défaillants et que recouper les informations des uns et des autres est alors très utile.

Le balisage officiel du GR®5

  • Le tracé du GR®5 est balisé en rouge et blanc tout au long du parcours, sauf dans les Vosges (rectangle rouge). Voir la section 2 de cette FAQ pour connaitre les spécificités du balisage sur le GR®5 en fonction des massifs traversés (Vosges, Jura, Alpes).

  • Toutefois, certains tronçons peuvent poser des problèmes : absence de balises (après des chutes d’arbres, des travaux…) et certaines balises peuvent ne pas être visibles (effacées par le temps, ou indiscernables en raison du brouillard, par exemple). Dans ces cas, se fier uniquement au balisage peut être risqué.

Cartes & boussole

  • La carte topographique (type IGN 1:25 000 ou 1:50 000) et la boussole restent des outils incontournables, accessibles à tout moment et dans toutes les conditions.

  • Il est indispensable pour tout randonneur en montagne de savoir lire une carte, qu’elle soit papier ou numérique : identifier les sentiers, les courbes de niveau, les points de repère (vallées, crêtes, rivières), les dangers potentiels…

  • Même sur des sentiers globalement bien balisés, ces outils servent ponctuellement de plan de secours pour obtenir une information : trouver la direction à prendre à une intersection, évaluer une distance, un dénivelé

GPS / Applications mobiles

  • Les traces GPX du GR®5, utilisables sur les GPS ou les applications de cartographie, sont téléchargeables sur différentes sources sur le Web. Néanmoins, le Club Vosgien et la FFRandonnée restent les deux seules entités fiables concernant les parcours des GR® de leurs territoires, et sont donc les deux sources à privilégier. Les itinéraires peuvent évoluer rapidement (travaux, événements naturels, changements de parcours…) et il est impératif de partir avec une trace GPX récente. Le bon réflexe : s’informer régulièrement des mises à jour éventuelles du tracé, diffusées par ces associations.

  • Des applications comme IphiGéNie, IGN Rando, MaRando, Visorando… permettent d’avoir les cartes hors-ligne et la navigation sur le téléphone et sont une bonne alternative au GPS de randonnée.

👉 En complément, lors de la préparation d’un trek au long cours, il est indispensable de se renseigner sur les variantes éventuelles, qui offrent des solutions de secours ou de repli sécurisées, notamment pour contourner des zones exposées à des conditions météorologiques difficiles : pour éviter une étape de crêtes en cas d’orage, une portion en haute altitude en cas de neige, un col élevé en cas de névé résiduel…

• Quelles sont les étapes les plus marquantes, les plus incontournables du GR®5 ?

Cette question mériterait un article entier ! Bonne nouvelle, je vous le proposerai dans quelque temps sur le blog. En effet, beaucoup de lieux d’intérêt, que ce soit historique, culturel ou naturel, sont traversés par le GR®5, et je vais petit à petit les recenser afin de vous proposer une découverte plus approfondie de cet itinéraire. Restez connectés !

Cependant, grâce à mes souvenirs encore frais de cette aventure, et au récit publié chaque jour durant mon parcours, je peux vous proposer une petite liste de lieux et d’étapes qu’il ne faut absolument pas manquer sur le GR®5 :

  1. Dans les Vosges du Nord, de nombreux villages méritent une visite. Je pense en particulier au village de la Petite-Pierre et son joli château, et non loin de là, à Graufthal et ses maisons troglodytes. Plus au nord, le panorama depuis le château de Lichtenberg est splendide, et plusieurs dizaines d’autres châteaux situés dans la zone vous promettent de belles visites et de belles étapes.
  2. Un peu plus loin, le rocher de Dabo et le temple du Donon sont surprenants et m’ont aussi beaucoup marqué. Sans oublier le fabuleux château du Haut-Kœnigsbourg, qu’il faut absolument visiter !
  3. Dans le parc naturel régional des Ballons des Vosges, le Hohneck, duquel on peut parfois apercevoir le Mont-Blanc, le Grand Ballon et le Ballon d’Alsace sont des sommets mythiques à ne pas manquer.
  4. Dans le Jura, la vallée du Doubs est superbe et j’ai notamment été époustouflé par les gorges du Doubs, que le GR®5 visite longuement, et par l’impressionnante cascade du Saut du Doubs.
  5. Ne manquez pas, si possible, le parcours de crêtes fantastique à travers les Monts Jura. Vous pourrez atteindre le point culminant du Jura, le Crêt de la Neige (1721 m) et profiter d’un panorama immense vers le lac Léman et les Alpes.
  6. Le Chablais : massif verdoyant, qui domine le lac Léman et regarde les hauts sommets alpins, il offre une première rencontre avec les bouquetins et de larges ouvertures sur la région, au sommet du Mont Baron ou, pour les plus courageux, de la Dent d’Oche (randonnée difficile). Et après quelques très jolis lacs, le GR®5 se faufile au pied des merveilleuses Cornettes de Bise.
  7. La portion suisse du GR®5 située entre les cols de Chésery et de Coux permet d’apprécier de près l’impressionnant massif des Dents du Midi et est absolument grandiose !
  8. Le passage au pied des Fiz, près de Sixt-Fer-à-Cheval, est lui aussi somptueux, et je vous conseille une longue pause au bord du lac d’Anterne… Il s’agit là aussi d’un endroit merveilleux !
  9. Aussi fréquenté que magique, le début de la portion commune GR®5/TMB a aussi de quoi vous ravir… Au sommet du Brévent, puis de la Tête de Bellachat, la vue sur le Mont-Blanc, le Dôme du Goûter et l’Aiguille du Midi est exceptionnelle.
  10. Le lac de Roselend et son eau extrêmement pure est surplombé par le GR®5, qui, un peu plus loin, se rend au pied de la Pierra Menta. Il s’agit là encore d’une étape incontournable…
  11. En Vanoise, la portion entre le Plan du lac et Plan Sec nous emmène au pied de la Grande Casse (3855 m), de la Dent Parachée (3695 m) et des glaciers de la Vanoise. Le GR®5 touche alors à la haute montagne et explore notamment la moraine du glacier du Pelve. On se sent soudainement tout petit…
  12. Le Queyras, sauvage et calme, ne manque pas de nous surprendre. Le charmant lac de Roue et la forteresse de Château-Queyras en sont de beaux exemples. Le lac Miroir et le lac Saint-Anne sont également marquants.
  13. Le parc national du Mercantour tout entier est incontournable ! Je vous conseille en particulier la montée jusqu’au lac du Lauzanier, prisé des marmottes, par la vallée de l’Ubayette, ainsi que le vallon de Sallevieille et un détour au Mont Mounier.
  14. Toujours dans le Mercantour, mais sur le GR®52 en direction de Menton, les lacs des Millefonts, le lac de Trecolpas, le lac de Fenestre et celui de la Fous, ont aussi du potentiel pour vous émerveiller…
  15. La vallée des Merveilles, entre lacs magnifiques et gravures rupestres, est étonnante et s’impose comme le dernier grand temps fort de l’itinéraire.
  16. Le final vers Menton : une dernière étape au départ du superbe village de Sospel, la mer Méditerranée et Menton qui apparaissent enfin, et les derniers pas chargés d’émotion en descendant jusqu’au front de mer de la ville aux citrons…

La liste d’étapes et lieux incontournables du GR®5 est déjà longue ! Et encore, j’ai beaucoup d’autres endroits incontournables à vous présenter… Cela viendra dans un article plus fourni et plus détaillé à retrouver d’ici quelques semaines sur Échappées Montagnardes ! Mais ces quelques lignes vous permettront déjà sans doute d’en savoir plus sur les perles du parcours et sur les portions à ne surtout pas manquer !

Le magnifique château du Haut-Kœnigsbourg
Le magnifique château du Haut-Kœnigsbourg
Le saut du Doubs
Le saut du Doubs

• Peut-on faire le GR®5 en plusieurs tronçons, sur plusieurs années ?

Oui, bien sûr ! Le GR®5 peut se parcourir en plusieurs tronçons, répartis sur plusieurs périodes, voire sur plusieurs années. C’est même une façon très courante d’aborder ce long itinéraire d’un bout à l’autre de la France.

En discutant avec les marcheurs itinérants rencontrés durant mon GR®5, j’ai pu constater que :

  • Beaucoup de randonneurs découpent le GR®5 par massifs (Vosges, Jura, Alpes), ce qui permet d’en réaliser une section chaque année.

  • D’autres découpent l’itinéraire en sections plus courtes d’une à deux semaines, qu’ils vivent pour beaucoup pendant leurs congés.

Dans ces deux cas, il faut alors simplement planifier ses étapes en tenant compte des accès (transports, gares, villages) et de la saison (conditions météo, ouvertures des refuges ou campings…).

  • D’autres encore ne partent que pour quelques jours et se testent sur une petite portion du GR®5.
  • Enfin, certains (comme moi) réalisent l’ensemble du GR®5 d’une traite, mais cela implique une grande disponibilité de plusieurs mois.

Faire le GR®5 en plusieurs fois facilite par ailleurs la préparation logistique et physique, rend moins probable l’enchainement de difficultés (problèmes physiques, conditions météorologiques défavorables…) tout en laissant plus de temps pour profiter pleinement de chaque tronçon. Parmi les marcheurs rencontrés, ceux qui partaient pour la traversée intégrale avaient tout de même, pour la plupart, des impératifs et donc devaient régulièrement forcer l’allure, profitant beaucoup moins de la beauté de l’itinéraire et écoutant moins leur corps et ses limites.

👉 En résumé : si vous n’avez pas le temps ou l’envie de faire le GR®5 d’une seule traite, le diviser sur plusieurs années est non seulement possible, mais il s’agit d’une alternative choisie par beaucoup de randonneurs.

7. Règlementation, sécurité & conseils pratiques

• Y-a-t’il une règlementation à respecter le long du parcours ?

Le GR®5 traverse divers massifs montagneux, des parcs naturels régionaux et nationaux, des réserves naturelles et de nombreux sites sensibles à la pratique de la randonnée et du trek. Pour protéger la biodiversité, la tranquillité des lieux, ou encore le voisinage, une réglementation s’applique en effet. Des règles peuvent s’appliquer à un lieu spécifique, sur le territoire d’une commune, ou à plus grande échelle. Cette réglementation peut concerner notamment le bivouac, l’usage du feu, le bruit, la présence des chiens, l’utilisation des drones ou encore la pêche.

Il est impératif d’en prendre connaissance avant votre départ, car vous serez soumis à certaines règles très régulièrement sur le parcours du GR®5. Mais, je vous l’accorde, cette partie de la préparation d’un trek est peu passionnante, longue et fastidieuse. Bonne nouvelle : j’ai décidé de vous faire gagner du temps !

J’ai ainsi rédigé un article très détaillé qui traite de ce sujet et rassemble toutes les informations importantes. Pour connaître toutes les règles à respecter sur le GR®5, sur la traversée des Vosges, du Jura et/ou des Alpes, et préparer sereinement votre itinérance, je vous invite donc à lire mon article complet : La réglementation sur le GR®5

• Y a-t-il des dangers sur le GR®5 ?

Comme sur tout itinéraire d’altitude, le GR®5 comporte des risques, qu’il vaut mieux connaître à l’avance pour randonner en sécurité. Voici un petit tour d’horizon des principaux dangers potentiels.

  • La météo : elle peut changer très vite en montagne. Un ciel bleu le matin peut soudainement virer à l’orage l’après-midi, un brouillard peut réduire la visibilité en quelques minutes, et il n’est pas rare de trouver encore de la neige tôt dans la saison ou même en plein été sur certains cols. La pluie rend les sentiers glissants, le froid peut surprendre en altitude, et les fortes chaleurs exposent au coup de chaleur et à la déshydratation. Chaque portion du GR®5 a ses caractéristiques et ses risques associés : par exemple, les Vosges, peu élevées dans l’ensemble, peuvent vous exposer à des températures très élevées en plein été. Les versants nord des cols alpins sont, pour certains, tardivement enneigés. Les orages alpins, notamment dans le sud et en fin d’été, peuvent être particulièrement violents. Globalement, les sommets, les crêtes et les cols sont plus exposés que les fonds de vallée, mais ce n’est pas vrai pour la chaleur et les fortes pluies, par exemple. La prudence est de mise partout !
  • Les passages délicats : certains tronçons du GR®5 traversent des pierriers ou des crêtes aériennes, où la prudence est de mise. D’autres passages sont équipés de mains courantes, lorsque le terrain est instable, le sentier étroit, ou permettent de se rassurer lorsque l’on est sujet au vertige. Ce ne sont pas des parcours d’alpinisme, mais un pied sûr, de bonnes chaussures et parfois l’aide des mains sont indispensables. Dans certains cas, les bâtons pourront vous être très utiles pour sécuriser vos appuis ou vous aider dans votre progression. Selon la période, des névés peuvent compliquer la progression et nécessiter un équipement spécifique, voire obstruer le passage. Les gardiens de refuge, les bergers, les guides de haute montagne et le PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) pourront vous aiguiller.
  • La faune et l’environnement naturel peuvent aussi représenter des risques. L’ours n’est plus là dans les Alpes françaises depuis très longtemps, mais le danger ne vient pas toujours des animaux les plus imposants ! Par exemple, les tiques, présentes dans les zones forestières et humides, peuvent transmettre la maladie de Lyme, qui cause divers symptômes pouvant, pour certains, être très graves ; elles sont très présentes dans les divers massifs de l’est de la France. Dans les alpages, les chiens de protection des troupeaux aussi appelés patous peuvent impressionner (voir ci-dessous). Enfin, les avalanches restent dans certains cas possibles en début de saison, et des éboulements peuvent se produire dans les secteurs les plus escarpés, particulièrement dans les périodes de fonte.
  • L’isolement : un danger moins facile à percevoir, mais bien présent, notamment en altitude ou dans certaines vallées. Le GR®5 traverse certaines zones reculées, où les randonneurs se font plus rares, et où le réseau téléphonique est souvent inexistant. En cas de chute ou de blessure, les secours peuvent être difficiles à joindre, et/ou mettre du temps à intervenir. Il est donc impératif de prévenir un proche de votre itinéraire et peut être utile d’emmener avec soi une balise de détresse.

Pour limiter les risques, d’autres précautions et une dose de bon sens sont essentielles : vérifier la météo chaque matin, emporter un équipement adapté, planifier ses étapes avec si possible des solutions de repli… Enfin, il faut rester humble face à la montagne : savoir renoncer, faire demi-tour ou adapter sa progression est parfois la meilleure manière de continuer l’aventure en sécurité.

• Comment gérer la météo en montagne ?

La météo en montagne est l’un des éléments les plus imprévisibles et parfois les plus difficiles à gérer lors d’un trek au long cours. Elle peut passer en quelques minutes d’un grand ciel bleu à des conditions dangereuses. Sur le GR®5, qui traverse trois massifs aux climats variés, savoir s’y adapter est indispensable.

  • Anticiper grâce aux prévisions météorologiques
    Avant et/ou pendant chaque étape, il est essentiel de consulter les prévisions météorologiques. Quelques applications sont incontournables et méritent d’être installées sur votre téléphone (je n’ai aucune action nulle part, mais je les utilise systématiquement pour toute sortie en montagne) : Météo France, qui, en plus de prévisions horaires, fournit un bulletin de vigilance plusieurs fois par jour afin d’anticiper les risques; Keraunos qui publie chaque matin une prévision des orages sur tout l’Hexagone et un bulletin technique très enrichissant; et Meteoblue, qui permet d’obtenir une prévision météo très locale (par exemple sur certains sommets) et fait souvent preuve d’une précision remarquable en montagne. Il est indispensable de consulter les prévisions pour les heures à venir, mais il est aussi très utile de regarder les tendances à plusieurs jours pour anticiper, organiser ses étapes en fonction des colères du ciel et pour éviter les mauvaises surprises.
  • Lire les signes du ciel
    La météo change vite, et pas toujours comme prévu. Apprendre à observer les signes est un vrai atout ! Le grand classique, ce sont les petits cumulus inoffensifs du matin, qui sont pourtant à surveiller car ils peuvent annoncer des congénères bien plus imposants quelques heures plus tard (et parfois beaucoup plus rapidement) : les cumulonimbus, nuages d’orage. Le vent qui se lève brutalement, ou qui change de direction, la baisse soudaine de température sont des signes à ne pas négliger, et ils sont souvent plus fiables que n’importe quelle application quand on est déjà sur les sentiers. Si vous avez du réseau, vous pouvez vous rassurer (ou au contraire vous alarmer davantage) en consultant les observations en direct, via les radars de pluie et les cartes d’impact de foudre accessibles sur l’application Meteociel. Attention : en raison du relief, on ne voit ni n’entend pas forcément le mauvais temps arriver en montagne. Il m’est déjà arrivé de découvrir l’imminence d’un orage, qui grondait fortement sur l’autre versant, en atteignant un sommet…
  • Adapter son organisation
    Partir tôt le matin est une règle de base pour tout bon montagnard : les conditions météorologiques sont souvent plus stables en matinée, et cela permet de franchir les passages exposés, comme un col ou un passage en crête, avant les grosses chaleurs et les orages fréquents de l’après-midi. En cas de dégradation rapide, il faut aussi être prêt à réduire une étape et à trouver un abri. La souplesse et la flexibilité font partie intégrante de la réussite.
  • S’équiper correctement
    L’équipement joue un rôle clé en montagne : système de couches (sous-vêtement respirant, polaire, veste coupe-vent et imperméable/poncho), bonnet, tour de cou et gants même en été, bonnes chaussures, protection solaire (lunettes, crème, chapeau) et housse de pluie pour le sac. Ces éléments paraissent lourds à porter lorsqu’il fait grand soleil, mais ils deviennent indispensables dès que les conditions se durcissent.
  • Accepter l’imprévu
    Enfin, gérer la météo en montagne, c’est aussi une question d’état d’esprit. Pluie, brouillard, orage, froid ou chaleur font partie de l’aventure. En partant sur le GR®5, vous rencontrerez sans aucun doute ces conditions un jour ou l’autre. Le plus important est d’apprendre à relativiser, à rester flexible (une averse peut être l’occasion de faire une pause), et à garder en tête que chaque jour de mauvais temps finit par laisser place à une éclaircie.

• Quel comportement as-tu adopté en croisant un ou plusieurs patous ?

Les patous sont des chiens de protection des troupeaux, très fréquents en montagne, en particulier dans les alpages traversés par le GR®5. Ils ne sont pas agressifs par nature, mais leur rôle est de défendre le troupeau contre ce qu’ils perçoivent comme une menace. Outre leur morphologie impressionnante (ce sont des chiens imposants !), leurs aboiements dissuasifs préviennent aussi le berger d’une intrusion. Leur objectif est de décourager l’attaque humaine ou animale du troupeau, et le patou se préoccupe donc autant des promeneurs ou randonneurs, que des animaux prédateurs, tels que le loup et ours. Si le rôdeur ne tient pas compte de ses avertissements, le chien peut dans certains cas aller jusqu’à l’affrontement.

Pour éviter cela, il est extrêmement important de connaitre les principaux réflexes à adopter en présence d’un ou plusieurs patous :

Les bons gestes

  • Dès que vous entendez ou apercevez un troupeau, ralentissez et gardez vos distances. Si possible, contournez le troupeau largement. Si un ou plusieurs patous sont présents, ils vous verront, aboieront, mais s’ils ne vous voient pas approcher du troupeau, ils resteront près des bêtes.
  • Si vous devez vous approcher du troupeau, arrêtez-vous quelques instants, et restez calme. Laissez le ou les chiens venir à vous pour vous renifler : c’est leur façon de vous identifier. Une fois qu’ils auront reconnu l’humain que vous êtes, ils baisseront leur garde et vous laisseront poursuivre votre route.
  • Rangez vos bâtons de randonnée, ou prenez vos deux bâtons dans une main et gardez-les près de votre corps, pointes vers le sol. Les bâtons sont une menace directe pour le chien. En les gardant près de vous et sans mouvement, le chien reconnaitra une posture souvent adoptée par le berger (qui n’a souvent qu’un seul bâton) et il se calmera.
  • Ne faites pas face au chien de manière frontale, adoptez plutôt une position neutre : cela paraît moins menaçant pour lui.
  • Ne fixez pas le chien dans les yeux, évitez les gestes brusques, ne courez pas. Ne criez pas, mais parlez calmement, d’une voix douce, si besoin.
  • Si vous êtes à vélo ou à cheval, mettez pied à terre en amont du troupeau et marchez doucement pour le contourner.
  • Enfin, si le berger est présent, écoutez-le : il est la personne qui connait le mieux ses brebis et ses chiens, et saura vous aiguiller si vous ne savez pas comment réagir face aux patous. Et ne vous offensez pas s’il vous semble distant au premier abord : en pleine saison, il voit des dizaines, voire des centaines de personnes passer chaque jour près de son troupeau, et il est sans cesse préoccupé par le bien-être de ses bêtes, par la météo… Il peut parfois être direct, mais lorsque l’on prend le temps d’engager la conversation avec lui, il est le plus souvent très sympathique, et connait mieux que quiconque les montagnes qui vous entourent. De quoi s’enrichir de belles connaissances et passer un très bon moment ! J’aurais plusieurs souvenirs à vous narrer à ce sujet, et les rencontres avec certains bergers furent des moments forts de mon aventure sur le GR®5 !

🚫 Ce qu’il ne faut pas faire

  • Ne pas traverser le troupeau. Passer entre le chien et les moutons est une des pires choses à faire, car vous entrez dans la zone du surveillance du chien et devenez une menace directe.
  • Ne pas courir : si vous êtes traileur, arrêtez-vous. Si vous êtes randonneur, laissez également le temps au chien de venir à vous. C’est extrêmement important, car il pourra ainsi vous identifier.
  • Ne pas tenter de caresser ni nourrir les chiens. Vos gestes pourraient être mal interprétés.
  • Ne pas attraper un agneau : le chien est aussi là pour dissuader des vols et vous attaquera si vous tentez de vous approchez de trop près.
  • Ne pas jeter d’objet ou de bâton vers le chien.
  • Ne laissez pas votre propre chien courir ou s’élancer vers le troupeau. Votre chien doit être tenu en laisse dès l’approche du troupeau. Le porter dans vos bras peut ne pas vous aider : cela empêche le patou de bien identifier la situation.

Notez que les chiens de protection sont formés par différents éleveurs, et qu’en fonction de la zone géographique à laquelle ils sont destinés, ils pourront être plus ou moins « agressifs ». Certains sont aussi plus habitués à la présence humaine que d’autres. Les chiens peuvent dans certains cas être « formés » aux touristes et donc se montrer plus calmes face aux humains inconnus. Dans d’autres cas, là où la situation est tendue (vols fréquents, prédateurs) les patous seront d’autant plus vigilants et leurs comportements, plus dissuasifs.

De mon côté, en suivant systématiquement ces quelques recommandations et en restant calme, je n’ai jamais rencontré le moindre souci majeur lors de mes randonnées, depuis toutes ces années d’exploration des sentiers montagnards. Ni dans les Alpes, ni dans les Pyrénées, ni ailleurs. Je sais que les patous sont un sujet de débat extrêmement présent et une source d’inquiétude pour de nombreuses personnes. Sur le GR®5, à mon arrivée dans les Alpes, on m’avait promis des difficultés dans certains massifs, en me disant que les patous étaient agressifs et que de nombreux problèmes étaient signalés. Je ne suis pas là pour juger de tel ou tel comportement, ni pour nourrir tel ou tel débat, mais je peux affirmer que, grâce aux bons réflexes adoptés, je n’ai jamais été en difficulté avec les chiens de protection.

Pour plus d’informations sur les patous et leurs missions : https://www.mongr.fr/conseils/sadapter/le-patou-ou-le-chien-de-protection-quelle-attitude-adopter

Un patou rencontré dans le Mercantour. Après m'avoir identifié, il s'est assis à côté de moi et n'a plus bougé.
Un patou rencontré dans le Mercantour. Après m'avoir identifié, il s'est assis à côté de moi et n'a plus bougé.

• Peut-on randonner seul(e) sur le GR®5 ?

Oui — randonner seul(e) sur le GR®5 est tout à fait possible, c’est d’ailleurs ainsi que je l’ai vécu en partie. Et c’est une aventure encore plus enrichissante : elle ouvre davantage aux rencontres, au respect de ses propres besoins et de son propre rythme. Mais cela exige une préparation très minutieuse, une capacité à être autonome, et une grande vigilance. Il ne s’agit pas seulement de marcher, mais de penser en permanence sécurité, logistique, sans compter sur un binôme ou un groupe.

En solo, il est encore plus crucial de préparer minutieusement son itinéraire pour en avertir ses proches, de s’équiper correctement (moyens d’orientation, trousse de premiers secours, matériel et vêtements adaptés), de prévenir une personne de confiance de tout changement dans ses plans, tout en restant flexible pour adapter ou modifier ses étapes selon les conditions.

Si vous êtes bien entraîné, aimez la solitude, appréciez la nature et vous sentez capable de prendre des décisions rapidement face aux aléas, le GR®5 en solo peut devenir une expérience formidable et très personnelle.

• Comment gérer la fatigue et les blessures ?

Gérer fatigue et blessures est un art indispensable pour tenir sur la durée. Voici les clés :

  • Adapter le rythme et faire des pauses régulières
    Attention à ne pas vous épuiser trop vite ! L’objectif est de trouver une allure modérée, que vous puissiez tenir plusieurs heures par jour et adapter en fonction du terrain et du dénivelé. Ne pas négliger les pauses, qui peuvent par exemple être planifiées toutes les 1 h à 1 h 30 (ou dès que la concentration baisse) afin de récupérer.
  • Hydratation, alimentation & récupération
    • Boire régulièrement, même sans soif, pour éviter les crampes et les courbatures.
    • Privilégier des collations énergétiques (barres, fruits secs, chocolat) durant les pauses et en cas de coup de mou, en alternance avec de vrais repas plus consistants le matin, le midi et le soir.
    • À la fin de chaque étape, penser récupération : s’étirer, masser, marcher calmement quelques minutes pour faire circuler le sang.
    • Dormir suffisamment et efficacement (le repos est évidemment la base de la récupération) en se couchant tôt, et contrôler les signes de surmenage (douleurs persistantes, perte d’appétit…).
  • Prévenir et soulager les petits bobos
    • Les blessures légères (ampoules, douleurs musculaires, tendinites naissantes) doivent être traitées immédiatement. Un conseil et un traitement pourront vous être fournis par un pharmacien, qui vous redirigera vers un médecin si nécessaire. Pour certains types de blessure, du repos, ou de la glace pourront suffire à vous soulager, mais dans d’autres cas, un suivi médical s’imposera. Il est important de ne pas forcer outre mesure : si une douleur devient trop forte, penser à écourter l’étape, faire des pauses plus régulières, ou même à quitter le sentier pour vous reposer.

Conseil : les bâtons de randonnée ne sont pas la solution à tout, mais beaucoup de marcheurs ignorent à quel point ces outils aident dans l’effort de la marche, en permettant en particulier de mettre tout le corps à contribution, de sécuriser les appuis et de soulager les articulations, particulièrement en descente.

  • Être attentif aux alertes de votre corps et accepter de vous adapter
    Même préparé, le corps imposera ses limites : fatigue profonde, douleur persistante, signes de surmenage. Dans ces moments, des décisions peuvent s’avérer nécessaires : accepter de ralentir, d’écourter les étapes, de modifier l’itinéraire, de prendre une journée de récupération… Ces choix ne sont pas des signes de faiblesse, mais au contraire d’une grande force et de lucidité.

8. Mon expérience personnelle sur le GR®5

• Qu’est-ce qui t’a motivé à partir sur le GR®5 ?

Les motivations à partir pour une aventure à pied de plusieurs mois comme le GR®5 peuvent être multiples, et sont le plus souvent très personnelles : l’envie de se dépasser, de changer d’air, de se rapprocher de la nature, de découvrir une nouvelle région, de nouvelles cultures, de changer de rythme…

J’avais rédigé quelques paragraphes sur le sujet avant mon départ, au printemps 2025, dans un article de présentation de mon projet GR®5. Je vous invite à le lire pour découvrir le détail de mes motivations.

• Quel souvenir de cette aventure restera gravé à vie ? Une journée, un moment ou un lieu en particulier qui t’ont vraiment marqué ?

Des moments marquants tout au long de ce GR®5, il y en a eu quelques uns ! Et je reviendrai sur ce sujet qui mérite un article complet d’ici quelque temps.

Symboliquement, le souvenir qui restera probablement le plus présent dans ma tête, c’est évidemment l’arrivée à Menton. Après 3 mois et demi de marche, 92 étapes et de nombreux détours, cette dernière journée sur le trek fut très intense en émotions. Déjà parce que cela signifiait la fin de l’aventure, parce que le chemin s’arrête là. Et aussi et surtout parce que mon arrivée signifiait que j’ai réussi ! J’ai vaincu les difficultés, les douleurs, les conditions défavorables et les près de 2000 kilomètres de marche, et je suis allé au bout de mon rêve ! Mon esprit divaguait, en ces dernières heures sur le GR®5, entre souvenirs, joie intense et forcément des questionnements pour l’avenir. Que vais-je faire maintenant que l’aventure est finie ? Qu’est-ce qui va m’animer à nouveau ?

Mais cette arrivée n’est pas le seul moment à m’avoir marqué. Je retiens aussi le départ de Lauterbourg, entre appréhension face à tant de chemin à parcourir et d’inconnues, et joie immense de repartir pour une aventure au long cours et des mois de liberté en pleine nature. Ayant eu le bonheur de vivre en partie cette aventure avec ma compagne, nous avons également vécu de nombreux instants précieux à deux tout au long du parcours, des bivouacs partagés dans des lieux magnifiques, des explorations communes et des moments improvisés d’une grande intensité. Cette aventure est aussi une aventure à deux, et je retiens ce plaisir immense d’avoir pu partager cette passion commune sur un trek aussi long.

Et puis il y a les rencontres, dont certaines furent très belles et très enrichissantes, et les découvertes. Et si je repense à tout ce que j’ai vu sur mon itinéraire, il y a un lieu en particulier qui m’a profondément marqué, et même complètement retourné. Ce n’est pas un paysage ou un panorama quelconque, même s’ils furent nombreux à m’époustoufler. Non, c’est un lieu dans lequel l’une des plus grandes horreurs de l’histoire de notre pays s’est déroulée : l’ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof, dans le Bas-Rhin. Le GR®5 passe à l’entrée du camp, et il m’était impossible de ne pas visiter cet endroit. Par devoir de mémoire, en souvenir de mes grands-parents qui ont vécu cette période de guerre, et de tous ces soldats et civils français et européens qui n’en sont jamais ressortis. Seul camp de concentration établi par les nazis sur le territoire français actuel, 17000 personnes y sont entrées sans jamais en ressortir. Il m’est encore impossible de vous décrire à quel point je fus ému, bouleversé par la visite de ce lieu, et du mémorial attenant. Écœuré par ce que l’homme a pu faire subir à l’homme. Cette visite n’est pas à conseiller aux personnes sensibles, mais elle est extrêmement intéressante et prenante. Nous y avons passé en tout près d’une demi-journée. Et je me souviens n’avoir été que l’ombre de moi-même durant le reste de mon étape. Le regard hagard, je ne voyais plus du tout l’environnement dans lequel je progressais de la même façon, même si j’avais une certaine connaissance des faits historiques qui se sont déroulés en Alsace. Il m’a fallu quelques jours pour me remettre de cette visite…

Face à la mer Méditerranée, à Menton : c'est la fin de l'aventure sur le GR®5 !
Face à la mer Méditerranée, à Menton : c'est la fin de l'aventure sur le GR®5 !

• Entre les Vosges, le Jura et les Alpes, quel massif as-tu préféré ? Quel a été le plus surprenant à tes yeux ?

Il m’est absolument impossible de répondre à la première question, tout simplement car ces trois massifs sont extrêmement différents. Et que c’est aussi leurs différences et leur complémentarité qui m’ont plu en choisissant ce trek, et qui m’ont séduit tout au long de ma progression sur le GR®5 !

En réalité, en parcourant ce GR® dans le sens nord-sud, l’évolution des paysages est très progressive : après les forêts et les doux reliefs des Vosges du Nord, j’ai gagné progressivement en altitude, avant de dominer la région au sommet des Ballons. Le Jura est une alternance de gorges, de prairies, de falaises et de crêtes. Les Alpes, tantôt verdoyantes, tantôt minérales, dévoilent sur le GR®5 toute leur diversité, du lac Léman à la haute montagne, avec en plus des climats bien distincts. Au final, je ne me suis jamais ennuyé en trois mois et demi à traverser ces montagnes, car chaque jour de nouvelles découvertes m’attendaient. Et j’étais justement là pour apprendre à connaitre ces reliefs ! J’ai donc aimé tout autant les Vosges que le Jura et les Alpes, mais pour des raisons très différentes.

Vous pensez trouver longues les premières étapes vosgiennes couvertes de forêt ? Prenez donc le temps de visiter quelques châteaux et laissez vous surprendre par leur beauté et leur diversité ! Le patrimoine historique de cette région, témoin de nombreux siècles de guerres et d’enjeux géopolitiques, est absolument partout, et je n’ai pas vraiment su choisir… J’ai donc pris le temps de découvrir chaque château, de m’attarder devant différents mémoriaux et de visiter des sites historiques majeurs, tels que le château du Haut-Koenigsbourg ou le camp de concentration de Natzweiler-Struthof… Je me suis RÉGALÉ d’un bout à l’autre sur les sentiers vosgiens… Et si je n’avais pas déjà connu le potentiel de ce massif, pour y être déjà allé assez récemment, j’aurais vraiment été surpris par la quantité de choses à voir et par la beauté des Vosges.

Le Jura m’a plu pour d’autres raisons. Paisible, verdoyant, parfois sauvage, il est une vraie terre de randonnée et le GR®5 nous en montre plusieurs facettes. J’ai eu un vrai coup de cœur pour les gorges du Doubs, profondes et impressionnantes, autant que pour les formidables points de vue sur le château de Joux. J’ai marché sur les crêtes du Mont d’Or avec autant d’envie que le long des sentiers de la forêt du Massacre. Et j’ai gravi quelques crêts du Haut-Jura en me promettant de revenir dans la région pour grimper au sommet du Colomby de Gex et du Grand Colombier…

Quant aux Alpes… Je les attendais, les Alpes. Car je les connaissais peu, et je savais que j’allais m’y émerveiller… J’ai eu beaucoup de bonheur à découvrir le Chablais, qui est un massif absolument magnifique. J’en ai pris plein les yeux dans le cirque du Fer-à-Cheval, et sur les sentiers panoramiques au-dessus de Chamonix, face au Mont-Blanc. Et j’ai encore été enchanté par les paysages glaciaires de la Vanoise… Mais la plus grosse surprise de ce GR®5 à mes yeux, ce sont très probablement les Alpes du Sud. L’enchainement du massif des Cerces, avec l’ascension du Mont Thabor et les panoramas fabuleux sur les Écrins, du Queyras et ses lacs d’une infinie beauté, de la majestueuse Ubaye, au pied de la mythique aiguille de Chambeyron, et enfin du Mercantour, où j’ai littéralement pris une claque tant les paysages y sont exceptionnels, m’a surpris autant que conquis. Je sais que je reviendrai d’ici peu dans ces différents massifs pour les explorer davantage…

L'étonnant temple du Donon, dans les Vosges
L'étonnant temple du Donon, dans les Vosges
Le superbe château de Joux
Le superbe château de Joux

• Quel a été ton moment préféré ? Ton étape préférée ?

Qu’il est difficile de répondre à cette question ! En faisant le tri dans mes souvenirs, j’ai l’impression de mettre de côté un nombre incalculable de beaux endroits et de moments merveilleux vécus tout au long du GR®5

Allez, je vais jouer le jeu, et vous parler de mes étapes préférées. Je fais évidemment une distinction par massif de ces souvenirs, car j’ai autant apprécié les paysages vosgiens, jurassiens et alpins. Comme je le disais dans la réponse à la question précédente, ces trois massifs sont extrêmement différents, mais il n’y en a pas un moins beau que les autres !

  • Vosges : j’ai choisi l’étape entre le Hohneck et le Markstein. Je débute cette journée par l’ascension du Hohneck… Dans le brouillard. Je descends ensuite sur l’autre versant et fais la rencontre de chamois, que j’admire longuement. Depuis les crêtes, j’aperçois le joli lac du Schiessrothried à travers les nuages, et je fais une pause magnifique sur sa rive. Je découvre un peu plus loin un autre lac, le lac de Fischboedle, puis je descends à travers la somptueuse vallée de la Wormsa, dans une forêt d’un vert intense, en longeant un torrent, puis dans une prairie. Après Mittlach, je reprends de la hauteur jusqu’au col du Herrenberg, je suis un sentier d’une grande beauté sur les crêtes du Schweiselwasen, avec vue sur la vallée de Munster, je continue jusqu’au col du Hahnenbrunnen, pour finir près du Markstein, à quelques encablures du Grand Ballon. Les photos de l’étape sur Instagram
  • Jura : même si j’ai énormément aimé certaines étapes dans le nord du massif, par exemple dans les gorges du Doubs, mon étape préférée fut certainement celle qui m’a mené dans les Monts Jura, au sein de la réserve naturelle nationale de la Haute Chaine du Jura. Attention, elle n’est pas située sur l’itinéraire principal du GR®5, qui rejoint vite la Suisse et le lac Léman. Mais je l’ai parcourue en contournant le lac Léman par le GR® Balcons du Léman, et elle fut exceptionnelle. Partis de Lélex de bon matin, nous commençons par grimper 800 mètres plus haut afin de rejoindre les crêtes, en passant par de jolis bois. Une fois en haut, nous faisons un détour vers un premier sommet : le Grand Crêt (1702 m). La vue étendue sur les vallonnements du massif du Jura, et sur une bonne partie du lac Léman et sur les Alpes au loin, est extraordinaire ! Nous avons tout le loisir d’admirer le Mont-Blanc et de multiples sommets en parcourant ces crêtes, notamment en atteignant le Crêt de la Neige (1721 m), point culminant de tout le Jura. Nous suivons de superbes sentiers jusqu’au Reculet (1718 m), à travers des prairies d’un vert puissant et peuplées de milliers de fleurs, puis je continue seul sur une splendide crête, tantôt arrondie, tantôt brute. Je franchis plusieurs petits sommets, et j’atteins une forêt et une zone de quiétude. Là, aucun bruit si ce ne sont quelques oiseaux. L’ambiance est merveilleuse… Les photos de l’étape sur Instagram
  • Alpes : malgré une réflexion approfondie, je n’ai pas réussi à choisir mon étape préférée parmi tant de moments fantastiques vécus. Je vous propose donc un top 3 de mes plus belles étapes sur le GR®5 dans les Alpes.
    • Direction la Suisse d’abord ! Après un bivouac sous le col de Bassachaux, je franchis la frontière près des Lindarets, au col de Chésery. Je longe le magnifique lac Vert, puis, après un petit col, je découvre l’un des panoramas les plus époustouflants de tout le GR®5 : les Dents du Midi sont face à moi, immenses, somptueuses, et elles dominent largement le paysage. Ce petit massif, de seulement 3 kilomètres de long, culmine à 3257 mètres. Je me souviens du contraste entre les prairies verdoyantes, ce massif minéral seulement coloré par quelques glaciers, et le ciel bleu… Je me sens encore tout ému face à tant de beauté. Je sillonne ensuite longuement les sentiers suisses en admirant sans cesse les montagnes qui m’entourent, avant de franchir le col de Coux et de revenir sur le versant français. Cette étape fut exceptionnelle… Les photos de l’étape sur Instagram
    • Non loin de là, nous voilà à Sixt-Fer-à-Cheval. Après avoir visité le cirque et été émerveillés par ce lieu majestueux, nous reprenons le GR®5 pour une étape magique. D’abord, nous découvrons de magnifiques chutes d’eau : la cascade du Rouget, puis les cascades de la Pleureuse et de la Sauffaz. Un peu plus haut, nous arrivons au collet d’Anterne. La vue sur la vallée de Sixt est grandiose. Et lorsque nous nous retournons, nous découvrons les impressionnantes falaises des Fiz, hautes de 700 mètres par endroits ! Nous poursuivons notre ascension dans un paysage bucolique, dos à ces rochers immenses, et nous atteignons le splendide lac d’Anterne. Je me rappelle sans mal des reflets des falaises dans ce lac bleu émeraude. Juste avant que l’orage ne gronde, je grimpe au col d’Anterne et j’aperçois le Mont-Blanc, avant de descendre vers le refuge de Moëde-Anterne et de planter la tente un peu plus bas. Les photos de l’étape sur Instagram
    • Enfin, changement de décor pour une dernière étape mémorable : nous prenons la direction du parc national du Mercantour ! Et nous nous intéressons ici à la première étape dans le cœur du parc. Après un bivouac juste avant son entrée, au bord de l’Ubayette, je commence cette journée par un parcours facile le long du torrent. La vallée est paisible de bon matin, et les lumières sont belles. J’atteins sans grande difficulté le lac du Lauzanier, dominé par une joli chapelle. Je photographie les nombreuses marmottes qui se trouvent tout près de moi et prennent un bain de soleil. Un peu plus haut, je découvre un autre lac : le lac de derrière la Croix. La fin d’été approche, les prairies se parent de couleurs plus chaudes. Je franchis le pas de la Cavale (2671 m) et profite temporairement d’un univers plus minéral. Sur l’autre versant, je fais un petit détour vers les lacs d’Agnel, et je descends dans l’extraordinaire bassin de Salse Morene, que je domine une fois le col des Fourches atteint. Rapidement, l’orage arrive de l’Italie toute proche, et la combinaison des nuages noirs, du soleil qui tente de percer, des prairies jaunies et de quelques mélèzes est fabuleuse. Le paysage, plein de contrastes, me fait penser à un tableau, à une véritable œuvre d’art ! J’attends que l’orage passe et je descends dans une vallée elle aussi très colorée. En fin de journée, je passe un moment agréable à discuter avec un berger, et je plante la tente dans un cadre encore magnifique. Les photos de l’étape sur Instagram

Et voilà… J’espère, à travers ce récit, vous avoir fait rêver un peu… Je ne saurais choisir « mon » étape préférée parmi toutes ces journées magnifiques, vécues avec intensité et émerveillement. Mais cela me ramène tout droit dans cette aventure fantastique du GR®5 et je prends beaucoup de plaisir à vous partager ces souvenirs. Je pense que cela se ressent…

Vue fantastique sur les Dents du Midi !
Vue fantastique sur les Dents du Midi !

• Quelle a été ta plus grande difficulté physique ? As-tu rencontré des bobos, des pépins physiques, des douleurs qui auraient pu mettre en péril la réussite de ce trek ?

J’ai eu la chance d’être globalement épargné par les soucis physiques, ce qui m’a permis de profiter pleinement de mon aventure sur le GR®5. Les premières semaines, j’ai ponctuellement souffert d’ampoules  — un grand classique pour tout randonneur itinérant (chaussures neuves, poids du sac, transpiration, frottements répétés…). Dans mon cas, j’ai vite identifié la cause (des semelles orthopédiques neuves et plus épaisses) et réglé le problème en retirant les semelles de confort des chaussures.

À part quelques douleurs articulaires liées à l’une de mes pathologies (calmées après quelques jours grâce au traitement prescrit par mon médecin), et quelques courbatures normales après de grosses étapes, je n’ai pas rencontré de difficultés physiques particulières.

• Quel a été le pire moment, l’instant le plus difficile de ta traversée de la France sur le GR®5 ?

Le moment le plus pénible de mon GR®5 fut certainement la portion commune avec le Tour du Mont-Blanc (TMB), sur quelques dizaines de kilomètres qui m’ont paru une éternité !

Et pourtant, marchant face aux sommets et aux glaciers majestueux du massif, j’ai pu admirer des paysages extraordinaires… Mais la fréquentation des sentiers, déjà très importante à la mi-juillet plus au nord dans les Alpes, commençait sérieusement à me peser. J’avais accepté cette situation, même si elle n’était pas idéale, sachant pertinemment qu’en arrivant dans ces montagnes en milieu d’été, je croiserais de très nombreux vacanciers. Mais l’arrivée soudaine sur ce célèbre itinéraire, parcouru chaque jour par des centaines de randonneurs venus du monde entier, a été pour moi une véritable épreuve.

Je garde en mémoire une étape en particulier, au départ des Contamines-Montjoie. Parti par hasard à la même heure que plusieurs autres groupes, je me suis retrouvé pris dans un flot ininterrompu de marcheurs, donnant au sentier des allures d’autoroute. Avancer au milieu de cette foule venue d’un peu partout dans le monde, avec l’impression que la montagne devenait un simple décor de consommation touristique, fut extrêmement désagréable.

Au-delà du nombre, ce qui m’a le plus pesé fut l’indifférence d’une majorité de marcheurs face à la montagne, à sa beauté, à sa fragilité, et parfois même aux autres… Cette atmosphère tournée vers la performance, loin des valeurs d’entraide, d’humilité et de respect que j’associe à la randonnée, au cœur de paysages qui figurent parmi les plus beaux du monde, m’a profondément dérangé. Et je ne me sentais pas du tout à ma place….

Je me suis alors interrogé sur le sens de ma traversée et sur ma propre place dans ce tourisme de masse. Heureusement, j’ai su rebondir et garder le cap. J’ai appris à relativiser, j’ai fait preuve de beaucoup de patience, et j’ai surtout savouré le retour au calme une fois le col de la Croix du Bonhomme atteint et cette portion commune terminée ! Plus tard, j’ai repris plaisir à échanger avec d’autres randonneurs au long cours (sur le GR®5 ou la traversée des Alpes notamment), et tous partageaient ce même ressenti à propos du TMB.

Si je peux vous donner un conseil : évitez cette portion du GR®5/TMB en plein cœur des vacances scolaires si vous aimez la tranquillité. Et si c’était à refaire, je crois que je choisirais une variante pour contourner le TMB, afin de respecter mes besoins et de préserver davantage mes nerfs…

• As-tu eu des coups de mou, une envie d’arrêter en cours de route et si oui, pourquoi ?

En trois mois et demi de marche, à affronter des conditions météo parfois difficiles et à enchainer des étapes physiquement intenses, la fatigue s’installe forcément. Les coups de mou finissent par arriver, et il faut les laisser passer tant bien que mal, en attendant des jours meilleurs !

Après avoir traversé les Vosges et le Jura sans véritable difficulté, le seul moment où j’ai vraiment douté fut à mi-chemin de la traversée des Alpes. Déjà bien échaudé par la portion commune GR®5/TMB (comme je l’expliquais dans la question précédente), j’ai ensuite subi des conditions météorologiques compliquées dans le parc national de la Vanoise : froid, pluie, brouillard… le tout sur près d’une dizaine de jours. Dans ce secteur, le bivouac est très (trop) réglementé, poussant tous les randonneurs vers les refuges et donnant une nouvelle fois une impression très commerciale à cette traversée des Alpes. J’ai donc dû jongler avec les limites du parc pour planter ma tente, parfois dans des lieux peu sympathiques. J’ai ensuite été horrifié par l’arrivée à Val-d’Isère et son architecture ultra-urbaine, où le béton est partout. Tous ces événements ont lourdement pesé sur mon moral : je me sentais plus fragile, je profitais moins du trek et j’avais l’impression que ces Alpes, magnifiques en apparence, pouvaient se révéler bien moins accueillantes qu’on l’imagine.

Le coup fatal, celui qui aurait pu mettre fin à mon aventure, arriva quelques jours plus tard, alors que je tentais de récupérer mentalement de cette période compliquée. À Briançon, j’ai décidé de m’accorder deux jours complets (et trois nuits) de repos. Avec des hébergements hors de prix en pleine saison, je me suis rabattu sur le camping… qui s’est avéré très cher lui aussi, même pour un simple emplacement. Installé sur un emplacement sans prétention à mon arrivée, alors que le camping était loin d’être plein, le directeur m’a demandé de changer de place le deuxième soir, pour des raisons obscures mais clairement financières : il voulait installer à ma place un couple ou une famille motorisée, beaucoup plus rentable qu’un simple randonneur seul en tente. J’ai donc dû démonter mon campement à la hâte pour être relégué sur un emplacement plus petit et bien moins accueillant. Ayant simplement exprimé mon incompréhension face à ces pratiques commerciales bien peu respectueuses et très éloignées de l’esprit camping, j’ai rapidement été prié de quitter les lieux

Ce que j’ai fait, sans faire d’histoires, mais profondément écœuré par ce comportement. J’ai donc dû repartir à 18h30, sans solution de repli et à l’entrée d’une grande ville… En colère contre ces structures touristiques sans compassion et uniquement guidées par le profit, très loin de l’esprit montagnard, et déjà bien éprouvé par les dernières semaines moralement difficiles, j’ai alors repris ma marche en évoquant pour la seule fois de l’été l’idée de mettre un terme à cette traversée des Alpes et d’abandonner. Il faut dire que la gare de Briançon, toute proche, me tendait les bras…

Finalement, j’ai laissé passer l’orage. J’ai repris ma marche, parcouru quelques kilomètres pour quitter la ville et trouvé un spot bivouac au calme. J’ai planté ma tente dos à l’urbanisation, loin de ce monde qui n’est pas le mien. La nuit n’a pas été parfaite, mais j’ai pu me reposer. Et le lendemain matin, la motivation était revenue. J’ai su vite rebondir, relativiser, et j’ai repris mon chemin vers Menton. Ce sont mes ressources mentales, mon envie de terminer cette traversée des Alpes et de la France, et mon goût pour la découverte qui m’ont remis sur les rails. Et c’est ainsi que j’ai pu aller jusqu’au bout…

• Qu’est-ce qui fut le plus dur moralement : le manque de confort, la fatigue physique, autre… ?

Outre ces épisodes marquants et difficiles, j’ai dans l’ensemble bien vécu les mauvais côtés du trek au long cours. Pourtant, de nombreux écueils guettent sur une aventure aussi longue :

  • La fatigue physique accumulée finit par peser : les réveils deviennent plus difficiles, les étapes paraissent plus longues, et l’on se fait une montagne d’un sentier trop étroit ou trop caillouteux… Elle peut s’accompagner de problèmes plus sérieux, allant de la simple ampoule au talon à des blessures ou à douleurs plus vives (articulations, dos…) liées à une chute ou à la répétition des efforts. Petit à petit, tout cela finit par ronger le moral.
  • La solitude qui, tout comme la surfréquentation déjà évoquée, peut impacter le mental : en moyenne ou haute montagne, il n’est pas rare de marcher plusieurs jours sans traverser ni hameau ni village. Et hors saison touristique, il est tout à fait possible de ne croiser personne de la journée.
  • le manque de confort : enchaîner les nuits sous tente, dans un espace réduit, parfois sur un terrain peu adapté ou dans des lieux bruyants (fréquentation, animaux, intempéries…), accentue la fatigue et peut vite peser sur le moral.
  • la météo capricieuse, qui peut être la « goutte d’eau » : pluie continue et brouillard qui apportent de l’inconfort et masquent la vue, froid intense ou au contraire chaleur extrême qui épuisent l’organisme et compliquent l’organisation, sans parler des orages ou de la neige qui peuvent forcer à dévier de l’itinéraire initial ou créer une réelle mise en danger.
  • À cela s’ajoutent parfois des imprévus logistiques : un commerce fermé qui vous empêche de vous ravitailler, un retard qui vous oblige à annuler ou décaler des réservations de refuge…

C’est aussi une caractéristique d’un GR® aussi long que le GR®5 : nous sommes plus vulnérables face à l’enchaînement des événements et aux éléments extérieurs. Et finalement, ce sont souvent les combinaisons de facteurs qui rendent les moments moralement difficiles. Pris isolément, chacun est pénible mais gérable, et l’expérience acquise petit à petit durant les treks apprend à les surmonter. Mais lorsqu’ils s’additionnent, tout est réuni pour vous faire passer un sale quart d’heure !

Sur l’ensemble du GR®5, j’ai globalement eu de la chance avec la météo, plutôt favorable, hormis une dizaine de jours difficiles en Vanoise et quelques étapes dans le nord du Jura. La solitude ne m’a pas pesé, car j’aime au contraire ce côté du trek. Et je n’ai pas rencontré de gros problèmes logistiques, bien aidé par une préparation minutieuse. Ce qui m’a le plus affecté moralement, c’est finalement — comme évoqué dans les questions précédentes — la combinaison de la fatigue, inévitable au fil des semaines, d’un certain manque de confort, de la surfréquentation de certains sentiers, et du décalage entre la beauté des montagnes et le tourisme de masse qui s’y applique.

Il est alors crucial de savoir prendre du recul, pour ne pas entrer dans une spirale négative, de garder le cap en se fixant de petits objectifs réguliers, et de ne pas hésiter à prendre quelques jours de repos. L’envie finit toujours par revenir, et le ciel par s’éclaircir… Croyez-moi : ces épisodes font inévitablement partie de l’aventure, et ils rendent l’arrivée au terminus du GR®5 encore plus savoureuse. Sans parler du retour chez soi : un vrai matelas moelleux, une table pour manger, une douche bien chaude…

Jusqu’à ce que l’aventure vous appelle à nouveau…

• La météo sur le GR®5 : combien de jours de pluie as-tu vécu ? Est-ce que certaines situations météo t’ont mis en danger ?

Voici un petit bilan météo de mon aventure sur le GR®5, qui répondra notamment à cette question. Et vous le verrez dans les tableaux ci-dessous, j’ai eu droit à tous les temps ! Chaleur, froid, pluie, vent, orages et même quelques flocons…

La couleur du ciel est, durant un trek en montagne, d’une importance capitale ! L’une de mes principales craintes avant le départ était d’ailleurs de voir ma traversée gâchée par des conditions défavorables. Les conséquences du mauvais temps sont nombreuses : progression difficile, voire dangers potentiels; sensations parfois pénibles, et qui finissent par atteindre le moral. Et surtout, l’objectif de ce trek était de découvrir les paysages vosgiens, jurassiens et alpins… Imaginez un peu ma déception si le brouillard et la pluie avaient été de la partie trop souvent…

Point de vigilance : à nos latitudes, chaque année réserve son lot de surprises météorologiques, où que l’on se situe en France ! Il n’y a pas de règle : un été peut très bien être très ensoleillé, et le suivant complétement pourri ! Les chiffres que je présente ci-dessous, qui sont issus de mes observations faites chaque jour sur le chemin et notées le soir dans un carnet, ne sont ni des moyennes, ni une règle générale concernant le temps que l’on peut rencontrer dans les Vosges, le Jura et les Alpes. Il s’agit uniquement d’un retour d’expérience personnel, de ce que j’ai observé à un instant donné et en un lieu donné. La plupart des phénomènes météorologiques sont locaux, particulièrement en montagne : un orage peut être violent au-dessus d’une vallée, et n’avoir aucune incidence à quelques kilomètres de là.

Heureusement, vous allez le constater, j’ai été plutôt chanceux avec la météo en cet été 2025 ! Voici une synthèse des conditions rencontrées durant ma traversée de la France par le GR®5, massif par massif.

Pluie et orages :

Pluie
Jours sans pluie
Jours de pluie
Dont pluie forte / continue
Orage
Traversée des Vosges (23 étapes)
18
5
1
1
Traversée du Jura (22 étapes)
13
9
3
5
Traversée des Alpes (47 étapes)
32
15
6
12

Dans les Vosges, j’ai été particulièrement épargné par le ciel : le mois de mai 2025 y a été très agréable, très ensoleillé, et les étapes durant lesquelles je n’ai pas vu la lumière directe du soleil ont été très rares. Cela se ressent sur le nombre de jours de pluie (5/23) et d’orages (1 seul jour).

Dans le Jura, traversé en juin 2025, la partie nord à travers le Doubs a été relativement humide, avec un ciel couvert, de la pluie parfois forte et des orages au cours de plusieurs étapes ou en soirée. Ces conditions difficiles ont duré une semaine. J’ai ensuite profité d’un ciel beaucoup plus clément dans le Haut-Jura et autour du lac Léman (2 jours de pluie seulement sur les deux dernières semaines).

Dans les Alpes, que j’ai traversées entre juillet et août 2025, la pluie a impacté environ un tiers de mes étapes (15/47), réparties sur deux périodes principales. J’ai ainsi vécu des conditions assez humides dans le nord des Alpes, particulièrement en Vanoise. Puis, à partir de la mi-août, les orages se sont montrés plus présents à l’approche de la Méditerranée, et ont apporté de l’humidité.

Globalement, avec 29 jours de pluie (et 18 jours d’orage) en 92 étapes, j’ai eu beaucoup de chance ! Cela m’a permis de profiter des paysages magnifiques des différents massifs traversés, et d’évoluer dans de bonnes conditions, sans trop engendrer de difficultés. Ces conditions favorables m’ont clairement aidé à aller au bout de cette aventure !

Températures :

Température
Froide/fraiche
Modérée
Jours de chaleur
Traversée des Vosges (23 étapes)
6
15
2
Traversée du Jura (22 étapes)
1
11
10
Traversée des Alpes (47 étapes)
11
16
20

La fin de printemps et le début d’été 2025 ont été particulièrement agréables à vivre dans les Vosges et le Jura. Les journées fraiches se sont concentrées sur une petite semaine alors que je me situais à une altitude moyenne, dans le parc naturel régional des Ballons des Vosges. Hormis quelques réveils frisquets, j’ai marché sous des températures extrêmement agréables. Il a fait plus chaud dans la deuxième quinzaine de juin, particulièrement en plaine, mais, sur les reliefs du sud du massif du Jura (Monts Jura, Vuache, Salève), j’ai été épargné par les grosses chaleurs.

Dans les Alpes, à une altitude très variable tout au long du GR®5 (de 500 mètres à plus de 3000 mètres, hors arrivée à Menton), le bilan est évidemment beaucoup plus nuancé. Mais la haute montagne n’est pas systématiquement plus fraiche là-haut, et lorsque le soleil tape fort, la sensation peut être étouffante. Il a globalement fait chaud dans le Chablais, doux dans le massif du Mont-Blanc, et assez froid, voire très froid en Vanoise. Plus au sud, l’influence méditerranéenne s’est ressentie de plus en plus au fur et à mesure de mon avancée. J’ai alors profité de conditions relativement favorables, quoique souvent lourdes.

À l’échelle de mes trois mois et demi d’aventures sur le GR®5, j’ai donc vécu des conditions très contrastées en fonction du massif et de la période, et le bilan est globalement équilibré, avec toutefois une prédominance de températures très agréables pour marcher.

Brouillard / neige :

Brouillard et neige
Jours de brouillard
Jours de neige
Traversée des Vosges (23 étapes)
4
0
Traversée du Jura (22 étapes)
1
0
Traversée des Alpes (47 étapes)
10
1

En lien avec des conditions froides à très froides en Vanoise, à plus de 2000 mètres d’altitude, j’ai eu droit à quelques flocons lors d’une étape particulièrement humide. Ce fut la seule étape où j’ai rencontré la neige de tout mon GR®5. Le brouillard a, lui, été un peu plus présent, de manière très ponctuelle et uniquement en début de journée dans les Vosges, et principalement en Vanoise et sur les crêtes du Mercantour sur la portion alpine. Le brouillard m’a surpris dans ce dernier massif, alors que la mer était très proche, mais l’évaporation associée à la chaleur humide de fin d’été rendent ce phénomène relativement commun sur les crêtes.

Contrairement au GR®10, qui descend souvent dans les vallées pyrénéennes et nous amène régulièrement à traverser la couche nuageuse en montée et en descente, le parcours de la traversée des Alpes reste très régulièrement au-delà de 1500 et même 2000 mètres d’altitude (modulo les variantes empruntées). Les nuages de basses couches sont donc assez peu impactants, et l’on peut tout à fait profiter de conditions clémentes sur les hauteurs.

Vent :

Vent
Vent faible à modéré
Vent fort
Traversée des Vosges (23 étapes)
13
2
Traversée du Jura (22 étapes)
13
0
Traversée des Alpes (47 étapes)
30
1

Enfin, le vent a été présent régulièrement sur les hauteurs des différents massifs, en restant le plus souvent faible, mais suffisant pour apporter un peu de fraicheur. Il m’a donc très peu gêné durant cette traversée. Et c’est tant mieux, car marcher face au vent est souvent pénible, et ce phénomène peut vraiment compliquer une étape, voire la gâcher ! C’est souvent à proximité des cols, ou sur les crêtes, qu’il est le plus sensible. Il peut aussi se montrer fort, voire violent, sous certains orages, et dans certains cas, l’impact sur le matériel peut être majeur. Il est important de pouvoir anticiper ces phénomènes pour préserver sa tente.

Plus généralement, je n’ai pas rencontré de situation particulièrement dangereuse à cause de la météo, probablement parce que j’ai pu les anticiper, en renonçant par exemple à une ascension alors que l’orage était annoncé. L’expérience compte évidemment dans certaines situations complexes, et il faut aussi une petite part de chance… Vous découvrirez dans mon récit de la traversée des Pyrénées d’autres anecdotes météorologiques, et quelques situations beaucoup plus problématiques que celles que j’ai vécues sur le GR®5 (voir notamment la journée du 06/07/2022). La montagne est souvent pleine de surprises !

Globalement, j’ai donc vécu un été relativement calme et plaisant sur les sentiers, avec toutefois quelques périodes compliquées par les conditions météorologiques. Je me souviens en particulier d’une journée, dans le sud des Vosges, où la pluie n’a pas cessé durant un long moment et où, complètement trempé, j’ai dû m’arrêter quelques heures pour laisser passer la perturbation. Après coup, c’est une anecdote à raconter, mais sur le moment, c’est difficile à vivre… En réalité, sur plusieurs mois de trek, il est impossible de passer totalement à côté de ces éléments défavorables, et on ne peut donc que composer avec…

Et vous, avez-vous déjà rencontré des situations météorologiques compliquées, voire dangereuses, durant votre GR®5 ou une autre aventure en montagne ? N’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire !

• Quelle est la principale qualité pour réussir un tel projet ?

À mes yeux, la principale qualité pour réussir un trek au long cours comme le GR®5, c’est la persévérance.

On peut être sportif, bien équipé et parfaitement préparé… Mais sur plusieurs semaines ou plusieurs mois de marche, on l’a vu, il y a forcément des moments difficiles : fatigue physique, météo défavorable, solitude, petits bobos, coups de mou moral… La différence se joue dans la capacité à garder le cap malgré tout, à accepter les journées plus dures et à continuer d’avancer, pas à pas.

Bien sûr, d’autres qualités aident beaucoup : l’adaptabilité (savoir modifier son itinéraire ou son rythme en fonction des conditions), l’autonomie, la patience, le sens de l’observation (pour se repérer, anticiper la météo et les dangers)… Mais sans persévérance, il sera très facile de baisser les bras et de renoncer lorsque les difficultés pointeront le bout de leur nez…

En résumé, la réussite du GR®5 ne repose pas seulement sur les jambes ou le matériel, mais surtout sur la tête. C’est l’endurance mentale qui permet d’aller jusqu’au bout lorsque les obstacles se dressent devant nous, et de profiter pleinement de cette incroyable aventure.

• Y-a-t'il des endroits du GR®5 où tu aimerais revenir pour mieux les découvrir ?

Il y en a énormément !

Dans les Vosges, j’ai déjà bien exploré les châteaux qui bordent l’itinéraire, mais je suis encore loin de les avoir tous visités. De nombreux mémoriaux retracent aussi l’histoire du XXe siècle et des batailles qui s’y sont jouées. Cette région est si riche sur le plan historique… Je reviendrai sans hésiter pour prendre le temps de flâner dans certains villages magnifiques et parcourir certaines vallées d’une grande beauté. J’aimerais aussi explorer plus tranquillement le parc naturel régional des Ballons des Vosges, poursuivre ma découverte de ses lacs, de ses crêtes et de ses sommets.

Dans le Jura, où j’ai passé quelques semaines, j’ai le sentiment de n’avoir aperçu qu’une petite partie de la richesse de ce massif. Forts, châteaux, cascades, gorges, forêts, villages… Traverser une chaîne de montagnes est toujours un peu frustrant : chaque jour, on passe à proximité de pépites sans pouvoir toutes les découvrir. Pourtant, j’ai déjà pris mon temps sur le GR®5 et vu énormément de belles choses. Mais j’ai encore soif de découvertes, et le Jura est parfait pour combler cette envie. J’y retournerai sans hésiter. Je me vois bien explorer plus lentement le Haut-Jura, gravir certains sommets comme le Colomby de Gex, et descendre un peu plus au sud pour achever la Grande Traversée du Jura (GTJ), en passant par les reliefs que le GR®5 laisse de côté, comme le Grand Colombier.

Dans les Alpes du Nord, la diversité des massifs et des vallées traversées m’a laissé une multitude de projets. Le Chablais m’a particulièrement charmé, et je retournerai sans aucun doute gravir les Cornettes de Bise et d’autres sommets panoramiques. Je reviendrai également dans les massifs des Aiguilles Rouges et du Mont-Blanc pour explorer plus en profondeur leurs vallées, découvrir leurs lacs et m’émerveiller encore devant les glaciers, avant qu’ils ne reculent davantage. Le Beaufortain me tente aussi : calme, verdoyant, absolument charmant. Le GR®P Tour du Beaufortain est noté dans la longue liste de mes projets de trek ! Quant à la Vanoise, je sais qu’il me reste énormément à y découvrir, d’autant que j’y ai rencontré une météo capricieuse. Mais cela demandera une autre organisation, le bivouac y étant très limité.

Et puis il y a les Alpes du Sud, dont j’ai adoré les paysages autant qui m’ont surpris. J’aimerais prendre plus de temps pour explorer la vallée de la Clarée, parcourir le Queyras (peut-être via le GR®58 tour du Queyras), et continuer à m’émerveiller dans les reliefs vastes, colorés et fabuleux du Mercantour.

Bref, vous l’aurez compris, je n’en ai pas fini avec le GR®5 et ses alentours !

• Si c’était à refaire, que changerais-tu ?

Si c’était à refaire, je ne changerais presque rien, tant cette aventure m’a rendu heureux et émerveillé. La seule chose que je modifierais dans mon itinéraire, ce serait peut-être la portion du GR®5 commune avec le Tour du Mont-Blanc. Et encore, je ne regrette pas de l’avoir parcourue, car elle est, je dois le dire, absolument magnifique. Mais en plein cœur de l’été, la surfréquentation m’a un peu gâché le plaisir. Si je repartais sur le GR®5, j’hésiterais donc entre deux options :

  • prendre une variante pour éviter ce tronçon, découvrir d’autres sentiers plus sauvages et rester dans l’esprit que je recherche en montagne : le calme, la solitude et l’authenticité ;
  • traverser le massif du Mont-Blanc (et plus généralement les Alpes du Nord) à une autre période, moins fréquentée, afin de mieux en profiter et de prendre davantage le temps. Probablement entre la fin août et septembre, une fois les vacances scolaires terminées et l’afflux touristique apaisé.

Quoi qu’il en soit, je sais que d’ici quelque temps, je rêverai à nouveau de ces paysages et je repartirai marcher dans cette région pour la découvrir plus amplement

• Comment gères-tu l’après-trek au long cours, et le retour à la vie normale, après avoir passé quatre mois en montagne ?

Le retour à la vie « normale » après un trek au long cours comme le GR®5 est une étape à part entière, presque aussi marquante que le départ. On n’y pense pas forcément avant de partir, mais il y a un vrai choc à vivre dès l’arrivée, après avoir passé des mois dans la nature, rythmé uniquement par le lever et le coucher du soleil, par la marche, les bivouacs et les paysages. Et il peut être très compliqué de passer à autre chose.

  • Un changement brutal de rythme
    Pendant quatre mois, chaque journée était dictée par une routine simple : marcher, manger, trouver de l’eau, dormir et profiter des paysages. Le retour chez soi fait perdre ces repères. Le contraste avec la vie moderne, faite de confort, de bruit, d’horaires fixes et de sollicitations permanentes, peut être déstabilisant. Pour moi, la clé est d’y aller par étapes. Nous sommes ainsi restés quelques jours à Menton après l’arrivée, afin de profiter encore de l’ambiance GR®5, et de rester un peu dans l’inconnu. Puis nous avons passé quelques jours en famille, ce qui nous a aidés à reprendre petit à petit nos repères, avant de finalement rentrer chez nous.
  • Un corps épuisé, mais qui cherche encore à marcher
    Physiquement, on revient fatigué mais aussi transformé. Les muscles, les articulations et l’endurance se sont adaptés à l’effort quotidien. Et le corps, habitué à marcher plusieurs heures par jour, continue à « réclamer » du mouvement. Il faut du temps pour retrouver un équilibre, et accepter que la récupération passe aussi par le repos. Un repos salvateur, car par séquences, le corps fait bien comprendre qu’il a beaucoup donné. De mon côté, j’ai terminé très fatigué, et avec un besoin de retour au confort, loin des aléas météo et des nuits de bivouac difficiles. J’y suis donc allé par étapes, en m’écoutant : une fois rentré, j’ai passé quelques jours à très peu sortir et j’ai repris la marche très tranquillement. Puis, l’envie d’arpenter quelques sentiers est revenue progressivement. Habitant non loin des Pyrénées, nous y sommes allés pour une journée de randonnée, puis pour une autre, puis pour un trek de quatre jours à rythme plutôt tranquille. Aujourd’hui, je ne suis pas prêt à repartir sur un trek de plusieurs mois. Je vais retrouver ma vie quotidienne et mes aventures plus courtes en montagne et, d’ici six mois, un an, peut-être deux, j’aurai envie de me lancer sur un nouveau GR® au long cours…
  • Le coup de blues post-aventure
    Moralement, il peut y avoir une petite dépression post-trek. On repense sans cesse aux paysages, aux rencontres, aux moments forts… et la vie quotidienne paraît soudain plus fade. Après le GR®5, le calme des forêts vosgiennes, la magie des crêtes jurassiennes ou la grandeur des Alpes peuvent laisser un vide immense. On réalise à quel point la montagne a été au cœur de notre corps et de notre esprit ces derniers mois, et à quel point elle manque une fois revenu au quotidien. J’ai pris ce sentiment de plein fouet, non pas cette fois-ci après le GR®5, mais après le GR®10 il y a quelques années. Et c’est en partie ce qui a engendré de profonds changements dans ma vie, avec notamment un déménagement… au pied des Pyrénées ! Et si je n’avais pas eu à nouveau les montagnes à portée de main à l’issue du GR®5, c’est très certainement ce qui se serait passé cette fois-ci. Car je sais aujourd’hui à quel point ces reliefs sont importants pour moi, et à quel point ils m’ont profondément transformé. Attention : je ne suis pas en train de vous annoncer que vous allez tout chambouler dans votre vie à votre retour de trek, mais il est possible que cela change profondément certaines choses en vous….
  • Mais aussi une immense richesse
    À côté de cela, l’après-trek est aussi un moment de fierté et de gratitude. Réaliser un tel projet transforme profondément : on revient plus confiant, plus patient, plus serein face aux petits soucis du quotidien. Le regard change : sur la nature, la société, et les tracas de la vie de tous les jours paraissent parfois bien légers… ou au contraire bien plus difficiles à gérer, tant ils nous paraissent détachés de ce qui nous anime réellement. Les choses se font petit à petit. Est-ce que le GR®5 a eu un impact important sur ce que je suis aujourd’hui ? Probablement pas, ou alors à la marge. Est-ce que le GR®10 en avait eu un ? Certainement. Aujourd’hui je me sens encore plus riche : riche des découvertes de ces trois massifs surprenants et magnifiques, riche des rencontres effectuées, riche de l’expérience acquise sur ces trois mois et demi de trek, riche de ma connaissance de moi-même. Et ces richesses là, seul le trek peut nous les offrir…

Mes conseils pour bien gérer le retour :

  • Prendre du temps : se reposer, y aller par étapes, accepter la transition, sans chercher à tout de suite « remplir » le vide.
  • Revivre l’aventure : trier ses photos, partager ses souvenirs avec ses proches, échanger avec les personnes rencontrées… Tout cela permet de prolonger le voyage.
  • Rester en mouvement : continuer à marcher, même sur des petites sorties, aide à garder le lien avec la randonnée et avec la nature. Cela satisfait aussi le corps, surtout que l’estomac, contrairement aux jambes, n’a pas besoin de récupérer et qu’une sédentarité prolongée peut rapidement faire reprendre les kilos perdus durant l’aventure !
  • Se projeter : se fixer un nouvel objectif, qu’il soit grand ou petit, redonne une direction et nourrit la motivation.

En somme, l’après-GR®5 n’est pas qu’un retour à la vie normale : c’est une nouvelle étape du voyage, celle où l’on intègre ce que l’on a vécu, où l’on savoure ce que l’on a accompli, et où l’on commence déjà à rêver à la prochaine aventure…

• Et la suite : quel sera ton prochain trek au long cours ?

L’automne et l’hiver 2025 seront placés sous le signe des treks courts : quelques jours seulement, faciles à organiser, moins exigeants… mais toujours riches en paysages ! Les Pyrénées et leurs alentours seront mon terrain de jeu.

2026 s’annonce déjà bien rempli : en duo, nous irons explorer le sud-ouest de la France avec plusieurs itinérances qui nous font rêver depuis longtemps. Le GR®367 (sentier Cathare), annulé à la dernière minute en 2024, sera enfin au programme ! Nous aimerions aussi parcourir le GR®107 chemin des Bonshommes, et plonger dans l’histoire et les paysages de la vallée du Célé, dans le Lot, le long du GR®651. Sans oublier les nombreux GR® de Pays présents un peu partout sur le territoire et qui feront notre bonheur régulièrement !

Ailleurs en France, cap sur le Massif central ! Au menu : le magnifique GR®30 Tour des volcans et lacs d’Auvergne (en projet depuis longtemps), et peut-être le GR®70 Chemin de Stevenson à travers les Cévennes, et le GR®400 Tour du volcan cantalien. Quant aux Alpes, aux Vosges ou au Jura, rien de prévu pour 2026… mais il n’est pas exclu qu’une petite fenêtre hors vacances scolaires nous y ramène pour quelques jours d’itinérance alpine, par exemple dans le Vercors, le Queyras ou le Mercantour

Enfin, concernant mon prochain trek au long cours, rien n’est encore fixé, mais les idées fusent : le GR®11 espagnol (qui traverse les Pyrénées sur leur versant sud), la mythique HRP (Haute Route Pyrénéenne), ou encore une longue traversée du seul grand massif montagneux de France métropolitaine que je n’ai pas encore parcouru d’un bout à l’autre à pied : le Massif central, par le GR®7 ou une combinaison de GR®.

Quel sera l’élu pour ma prochaine grande itinérance ? Rendez-vous régulièrement sur le blog et abonnez vous à mes réseaux sociaux pour ne pas manquer l’annonce de ma prochaine aventure !

D'autres questions ?

Si vous vous interrogez encore et souhaitez d’autres précisions à propos de la traversée des Vosges, du Jura et/ou des Alpes, peut-être pourrais-je vous aider ? En effet, après 3 mois et demi de marche sur les sentiers du GR®5, j’ai vécu de multiples situations et conforté mon expérience de l’itinérance en montagne. Je n’ai clairement pas réponse à tout, et j’aime savoir que j’ai encore tant à découvrir de ma passion… Mais si je peux vous aider et vous transmettre des informations que vous jugez importantes, je le ferai avec plaisir !

Dans ce cas, je vous invite à me poser votre question dans le formulaire de commentaires ci-dessous. Je vous répondrai et compléterai alors cette FAQ dédiée au GR®5.

Merci pour votre participation à l’élaboration de cette page !

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Cet article a 2 commentaires

  1. Christine

    Nous t’avons déjà félicité plusieurs fois pour la réussite de ce magnifique parcours, tes si nombreuses photos, vidéos et explications diverses.
    Nous te félicitons maintenant pour ton travail d’écriture et d’échange, tant d’informations et de détails qui donnent envie d’imiter le passionné que tu es. Mille Bravo pour tout ça !

    1. Merci beaucoup 😉 ce fut une formidable aventure et je suis heureux de vous en avoir partagé toutes les facettes ! Merci pour le soutien !