Connaissez-vous l'histoire des châteaux cathares ? Aujourd'hui je vous invite à la découvrir... et à partir en croisade ! Suivez-moi !
Le catharisme, c’est assurément un pan majeur de l’histoire de la région. Une histoire qui reste bien visible jusqu’aux vallées pyrénéennes, théâtre d’une lutte intense motivée par les différences d’idéologies religieuses.
Vers l’An Mil, plusieurs déviances religieuses issues de la chrétienté apparaissent en Europe. Les cathares promeuvent une idée dualiste de la création : le dieu du bien et le dieu du mal coexistent, le second créant la terre et le monde. Le Christ n’a pas d’existence corporelle, matérielle. Ils rejettent l’incarnation, la rédemption – la mort de Jésus pour la sauvegarde de l’humanité – et la résurrection. La croix et le signe de croix sont rejetés, car symboles d’instrument de supplice et non pas de vénération. Les cathares dénoncent également une église trop riche, liée aux puissants.
Au début du XIIIe siècle, plusieurs dizaines d’années de tractations visant à faire cesser le mouvement plus tard, le pape Innocent III déclenche la croisade contre les hérétiques albigeois. Elle vise d’abord les comtes d’Albi, avant de se généraliser à tout le grand sud de la France. Pendant plus de trente ans, l’opposition fait rage dans les territoires de la région.
En 1233 débute l’Inquisition, dont le but est de mettre fin à l’hérésie. Délation, recoupement d’archives, tout est mis en place pour identifier et punir les cathares. De simples peines d’esprit (prières…) à des amendes, pour les peines les plus légères. Mais lorsque l’opposition à l’Église était caractérisée, confiscation des biens et peine de mort étaient de mise.
Dans la région, c’est la terreur. Le château de Montségur, occupé depuis 1204 par des cathares, devient le siège du catharisme en 1232. Assiégés, 200 cathares y furent brûlés en 1244. De très nombreux villages ariégeois, notamment, sont concernés par l’Inquisition. Les derniers cathares fuient en Espagne et en Italie et disparaissent définitivement au XIVe siècle, après avoir lutté dans les territoires pyrénéens, notamment en Haute-Ariège.
Le château de Lordat, situé dans le pays du Sabarthès, fût ainsi l’un des derniers refuges cathares. Mais le comte de Foix imposa une puissante répression des hérétiques sur ses terres, notamment à Lordat.
Situé sur un éperon rocheux, il dispose d’une double enceinte fortifiée. Il offre un panorama magnifique sur la vallée et les Pyrénées.
Visite du château de Lordat – Informations pratiques :
- Visite libre et gratuite, sauf les jours d’animation (notamment des spectacles de rapaces).
- Visites commentées pour les groupes (sur réservation)
- 10 minutes de montée à pied depuis l’accueil.
- Pas d’accès pour les personnes à mobilité réduite.
Randonnée autour du château de Lordat
Distance : 9 kilomètres
Dénivelé : 500 mètres
Je stationne ma voiture au parking situé à côté de la belle église Sainte-Marthe de Vernaux. Le ciel se découvre peu à peu, la lumière est belle. La journée s’annonce bien ! Le château de Lordat est situé un peu plus de 200 mètres plus haut, et domine la vallée depuis son joli promontoire.
Un joli sentier croise plusieurs fois la route en lacets menant au village de Lordat. Il traverse d’abord le village de Vernaux, puis grimpe dans la forêt.
À la faveur d’une ouverture dans la végétation, un panorama sublime sur la vallée s’ouvre devant moi. Au premier plan, Luzenac et son usine de talc. La carrière située à 1700 mètres d’altitude, au dessus de moi, est la seule carrière de Talc en activité en France et la plus grande en exploitation au monde ! Plus loin, les belles forêts ariégeoises, et tout au fond, le massif du Montcalm qui culmine à plus de 3000 mètres d’altitude.
Le château cathare de Lordat domine le village. Je me rends à son entrée pour découvrir de plus près les ruines et le panorama.
Le jour de ma visite, un spectacle de rapaces a lieu en son sein. Je n’ai que quelques minutes pour découvrir le lieu gratuitement, car l’entrée est payante durant les horaires du spectacle.
Quels paysages ! Le château domine toute la vallée. Le village de Lordat, au pied du château, semble si paisible aujourd’hui. Il ne l’a pas toujours été…
Après la visite du château, je décide de prolonger la balade. Je prends la direction d’Axiat, à travers les bois, sur un sentier de Promenade et Randonnée (PR, balisage jaune). L’occasion de profiter des belles lumières et des incroyables couleurs de la forêt et des paysages ariégeois.
Axiat est un charmant petit village de 43 habitants, entouré de montagnes. J’ai un coup de cœur pour ces petites maisons entourées de verdure et d’arbres à papillons !
En m’éloignant de Lordat, je découvre des points de vue intéressants sur les ruines du château. Presque invisibles car encerclées par la forêt, ses vestiges attirent tout de même l’œil. Impossible de remettre en cause le choix de bâtir sur un tel rocher, tant il semble imprenable !
Je continue mon chemin. Le parcours descend ensuite vers la vallée et le village d’Urs. Le sentier est panoramique, je prends le temps de profiter de ces beaux paysages de montagne.
Je m’enfonce ensuite dans les bois. Les couleurs sont incroyablement belles, la nature sauvage et préservée.
Je reprends ensuite le chemin de Vernaux. La vallée est riche en petits villages, je suis sous le charme de ses bourgades attachées à leur montagne.
Les bois finissent par s’éclaircir alors que j’atteins Garanou. Au dessus de ma tête, toute la puissance des ruines du château de Lordat se dévoilent à nouveau. Il me parait si imposant !
Je longe l’église Saint-André de Garanou, rénovée en 2019, puis un joli lavoir. À la sortie du village, je dois remonter vers l’église de Vernaux. Je quitte Garanou par une petite route.
Surveillé par le château de Lordat, je rejoins l’église de Vernaux après 3 heures de marche tranquille. C’est la fin d’une très jolie randonnée associant les paysages magnifiques de l’Ariège au patrimoine et à la riche histoire de la région. Elle comblera les passionnés de montagne et les amoureux de l’histoire. Accessible, peu difficile, elle offre une succession de découvertes et de panoramas. Je vous la recommande fortement !
Pour aller plus loin :
Pour les fans d’itinérance et de patrimoine, il est possible de s’élancer sur deux chemins de grande randonnée (GR®) en direction des hauts lieux du catharisme :
- le GR®367 – sentier cathare, de Port-la-Nouvelle (Aude) à Foix (Ariège) sur 250 kilomètres et une douzaine d’étapes
- le GR®107 – chemin des Bonshommes, de Montgailhard (Ariège) à Berga (Espagne) sur 224 kilomètres et 13 étapes environ
Personnellement, je n’ai pas encore eu le bonheur de parcourir ces GR®, mais nulle doute qu’ils feront l’objet d’articles sur ce site dès que ce sera fait ! Restez connectés !
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