De par sa position privilégiée, à l'entrée de la vallée de Vicdossos et à quelques kilomètres seulement de Tarascon-sur-Ariège, le pla de Montcamp est, sur le parcours du GR®10, un belvédère parfait sur la partie ariégeoise de la chaîne des Pyrénées. Vous êtes avides de panoramas à 360 degrés sur les sommets ? Nul doute que cette randonnée sur les crêtes ariégeoises jusqu'au Pla de Montcamp vous séduira. D'autant qu'en cette fin novembre, tous les plus hauts sommets sont enneigés ! Alors, tentés ? Suivez-moi jusqu'au pla de Montcamp !
Traverser les Pyrénées à pied, c’est bien sûr l’occasion de relier les grands classiques touristiques de la chaine. Mais mon expérience m’a aussi offert de précieuses découvertes de lieux méconnus. Et qui valent largement le détour ! Le Pla de Montcamp en fait partie : j’avais hâte d’y retourner. Si possible au cours d’une autre saison. Et en ce dimanche de fin novembre, le créneau était parfait : depuis quelques jours, la neige a recouvert la haute chaine. Nous partons pour une rando à pied, mais avec les raquettes dans le sac à dos : sur les hauteurs, il est probable que nous traversions de belles étendues blanches. Ciel bleu, températures très agréables, la journée s’annonce mémorable ! Costaude aussi : nous monterons par le col de Gamel, depuis Norgeat, et 1000 mètres de dénivelé positif nous séparent du sommet, en seulement 6 kilomètres à parcourir !
Après une première partie physique en forêt jusqu’au col, la suite s’annonce très ouverte sur les sommets : l’intérêt de cette rando se trouve dans la distance à parcourir en crêtes, à profiter de la lumière du soleil et de vues splendides sur toutes les Pyrénées ariégeoises. Avec, comme point d’orgue et point culminant, le Pla de Montcamp, donc : un pla est, dans les Pyrénées, une petite zone de replat, un terrain plat au milieu des pentes. Celui-là culmine à 1905 mètres d’altitude et est digne d’intérêt pour les amateurs de sommets d’avant-chaine et de randonnées panoramiques. La présentation est faite, désormais, place à l’action !
Table des matières
Informations pratiques :
Plusieurs départs sont possibles pour accéder en randonnée au pla de Montcamp : Norgeat, Norrat, Larnat, Siguer/Gestiès, voire l’étang de Laparan. Mais tous ont un point commun : dans tous les cas l’itinéraire frôlera ou dépassera la barre des 1000 mètres de dénivelé. Néanmoins, j’espère montrer dans cet article que ce petit sommet méconnu vaut le détour.
Pour se rendre à Norgeat, notre point de départ, compter en voiture 1h25 de Toulouse, 35 minutes de Foix et 20 minutes de Tarascon-sur-Ariège.
La boucle décrite ici suit en partie le GR®10, entre le col de Gamel et le col du Sasc, en passant par l’objectif du jour, le pla de Montcamp. La première partie de la randonnée est balisée en jaune jusqu’au col de Gamel.
Entre le col du Sasc et le col de Larnat, sur les crêtes de la Lesse, le parcours ne présente pas de difficulté par beau temps, mais il n’est pas balisé. La dernière partie, vers Norrat puis Norgeat, se déroule sur de jolis chemins et est bien indiquée.
Attention, par temps de brouillard, l’orientation peut vite devenir très compliquée. Dans tous les cas en montagne, toujours se munir d’une carte et d’un moyen de se signaler (sifflet). Lors de la montée, nous nous en sommes servis pour avertir les chasseurs de notre présence.
Selon la saison, prévoir l’équipement adéquat. Les raquettes ou crampons peuvent notamment être nécessaires selon la saison. Le pla de Montcamp est situé à plus de 1900 mètres d’altitude et, malgré sa position avancée par rapport à la chaine des Pyrénées, reste enneigé une partie de l’année.
Distance : 17 kilomètres
Dénivelé : 1100 mètres
1) De Norgeat au pla de Montcamp par le col de Gamel et la crête de la Bède
Vers les sommets, à travers les splendides forêts ariégeoises jusqu'au col de Gamel
9h, nous voilà sur le départ. La température est négative, il a gelé dans les vallées, mais aussi dans la plaine ce matin. Les cheminées sentent bon le feu de bois lorsque nous traversons le village de Norgeat, blotti entre ses montagnes encore bien sombres. Nous allons chercher la lumière sur les hauteurs, et apercevons déjà quelques crêtes enneigées.
À la sortie du village, nous découvrons que le givre a blanchi les prés. Le sol est dur, la terre craque sous nos pas. Un magnifique matin d’automne nous est offert par dame nature. Après un vallon relativement plat sur un beau chemin, nous bifurquons vers la forêt et des pentes bien plus rudes. C’est le début de notre ascension vers le pla de Montcamp.
Une semaine après notre randonnée autour de l’étang de Bethmale, nous remarquons un saisissant contraste dans les bois : les feuilles sont majoritairement au sol, contrairement au week-end dernier. L’automne est maintenant bien avancé, l’hiver approche. Le bruit des feuilles sous nos pieds est assez fort, ce son satisfaisant nous émerveille… et nous réveille. Nous avons la chance de marcher sur des sentiers bien secs, fait rare à cette période. Rapidement, la lumière directe du soleil nous rejoint, et la température augmente aussitôt. Une meute de chiens joueurs se joint aussi à nous et nous précède sur quelques centaines de mètres : nous sommes seuls randonneurs mais des chasseurs tiennent déjà leur position, traquant sangliers et cervidés.
Les pentes sont violentes pour ce début de randonnée, nous prenons rapidement de la hauteur. Nous montons à un rythme régulier, en nous accordant le temps de reprendre notre souffle régulièrement. Et après une heure trente de marche, nous atteignons le col de Gamel (1389 mètres).
Nous sortons de quelques mètres de notre itinéraire pour une première pause, au soleil. Un vrai bonheur ! D’autant qu’autour de nous, le paysage commence à s’ouvrir. Et des premiers sommets enneigés à apparaitre. Nous saluons notamment le roc de Querquéou et le pic de Boucarle, au nord-ouest, mais aussi le village de Lercoul (photo ci-dessus) qui précède un ensemble de pics culminant à plus de 2000 mètres d’altitude, dont le pic de Cabanatous. Lercoul est situé sur le tracé du GR®10, et je me remémore visuellement le tracé du parcours dans la zone. Plus au sud, toujours le long de ce massif rectiligne, nous découvrons la Pique Rouge de Bassiès, un sommet bien connu de la région qui vaut assurément le détour.
La crête de la Bède, le GR®10 dans toute sa splendeur ariégeoise
Après la pause, nous quittons le col de Gamel et sortons rapidement de la forêt pour débuter le parcours en crêtes vers le pla de Montcamp. Nous sommes désormais sur le GR®10 ! Plus spécifiquement sur la crête de la Bède, qui ouvre l’horizon sur de nombreux sommets et un panorama qui devient époustouflant. Les couleurs d’automne recouvrent encore les fonds de vallée, à l’image de la vallée de Siguer que nous surplombons. Siguer est tout au fond de la vallée (photo à droite ci-dessous), et je me rappelle d’un bivouac dans ce secteur. Au-dessus, la route d’accès à Lercoul serpente sur une douzaine de lacets.
Le fond de vallée disparait bientôt de notre champ de vision, au détriment des sommets qui, eux, s’accumulent devant nos yeux ébahis. La neige recouvre les crêtes au dessus de 2000 mètres d’altitude, laissant la moyenne montagne dans l’automne alors que l’hiver s’est déjà installé un peu plus haut. Mais où que notre regard se pose, nous tombons amoureux de ces panoramas exceptionnels tout autour de nous !
Qu’il est beau, le GR®10, lorsqu’il nous ouvre l’horizon sur tant de sommets ! Nous nous régalons. La promesse est tenue : nous sommes au paradis… Je savoure tant de beauté. Et d’être revenu ici dans de telles conditions. La journée est parfaite !
Un nouveau pic se fait remarquer à notre droite : la pique d’Endron (2472 mètres), dans la continuité de la pique Rouge de Bassiès à laquelle je tourne désormais le dos.
Sous nos pieds, la neige remplace peu à peu le givre et quelques zones verglacées. Les couleurs sont belles, les contrastes magnifiques. Nous peinons à avancer tant il y a de belles choses à voir autour de nous !
Bien sûr notre regard se concentre essentiellement vers le sud, vers les crêtes frontalières et la haute chaine ariégeoise. Mais côté nord, nous avons également de belles choses à voir. La vallée du Vicdessos, notamment, et ses roches blanches. La plaine, qui n’est pas si loin, parait immense et en même temps, minuscule face à la grandeur des sommets.
Et en parlant de sommets, il y en a, de l’autre côté de la vallée de l’Ariège, qui nous appellent fortement. Ce sont ceux de la montagne de Tabe, dont les pics de Saint-Barthélémy et de Soularac, blancs comme neige. Situés au nord-est (ci-dessus, à droite). ils forment un premier chainon et dominent tout le piémont. En parlant de belvédère… Celui-là semble exceptionnel !
Mais pour le moment, nous sommes en cours d’ascension des crêtes de la Bède, pour parvenir au pla de Montcamp, et nous avons déjà de quoi faire. Petit à petit la neige recouvre le sentier. Mais la visibilité est excellente, nous n’avons pas de problème pour nous repérer. D’autant que les balises sont assez rapprochées. Vigilance, tout de même, en cas de brouillard.
La forêt recouvre la face nord de la crête, nous sentons le soleil chauffer nos visages en parcourant sa partie sommitale. Nous admirons la pique d’Endron (celle-là aussi nous démange) et d’autres sommets plus lointains apparaissent. Plus lointains, mais aussi plus hauts pour certains, dont quelques 3000…
La pente sur la crête s’accentue encore après le petit col de la Lène et, alors que nous dépassons les 1800 mètres d’altitude, tout devient blanc. Ici la neige n’a pas fondu, et comme attendu, le pla de Montcamp aura son vêtement d’hiver. Nous grimpons cependant sans difficulté et, après une dernière balise du GR®10 et un dernier ressaut, le sentier s’aplanit subitement : c’est le début du Pla !
Nous franchissons les derniers hectomètres qui nous séparent du sommet en scrutant chaque degré de ce panorama avec attention et émerveillement. Nous sommes loin d’être au fait de tous les sommets qui nous dominent, mais parvenons à en identifier quelques uns à la volée. Mais pour le moment, la priorité est ailleurs : nous clôturons notre matinée de marche. Place au casse-croûte !
2) Panoramas ariégeois : le pla de Montcamp et le col du Sasc
Le pla de Montcamp, une vue à 360 degrés sur l'Ariège et les Pyrénées
Nous sommes complètement à découvert, sur ce sommet tout plat, mais la température est agréable et il n’y a quasiment pas un souffle de vent. Nous nous mettons tout de même un peu à l’abri de quelques gros rochers pour manger et nous reposer un moment. Il s’agit du seul relief sur cette étendue blanche qui nous accueille.
La pique d’Endron nous fait face, avec derrière elle, une partie du massif du Montcalm, dont la pique d’Estats, point culminant de l’Ariège. À droite de l’Endron vers l’ouest, nous reconnaissons la pique Rouge de Bassiès. Et tout au fond à droite, de qui s’agit-il ? Un massif dont j’ai déjà beaucoup parlé sur ce blog… Vous l’avez ? Bon, je garde le suspense encore un peu…
Le zoom ci-dessous vous éclairera sans doute : il s’agit bien évidemment du mont Valier ! Au sommet de sa chaine orientée nord-sud, il se reconnait facilement grâce à sa forme conique et à son sommet plat. Je m’émerveille chaque fois face à ce symbole du Couserans et de l’Ariège ! Le voir ainsi enneigé est une récompense, pour nous qui étions à son pied une semaine plus tôt, sans jamais l’avoir aperçu.
Plus proche, la pique Rouge de bassiès me fait penser au massif de la Maladeta côté espagnol, et à son sommet célèbre : l’Aneto. C’est sans doute lié à ses crêtes rocheuses de part et d’autre des arêtes sommitales.
La pique d’Endron et le massif du Montcalm ne sont pas en reste : ils sont si impressionnants avec la neige sur leurs têtes ! L’Endron a été gravi il y a quelques heures sans doute, nous remarquons un passage bien marqué dans la neige. Plus au sud, un ensemble de montagnes arrondies donne un peu d’harmonie et de douceur à ces paysages assez bruts malgré tout.
Côté est, ce sont les plateaux ariégeois qui sont recouverts de poudreuse, à commencer par le plateau de Beille. Pas-sûr que cela suffise pour que les stations ouvrent rapidement, mais c’est en tous cas encourageant pour le début de la saison de ski. Le Tarbesou, cône très arrondi, se dévoile plein est. Lui aussi est avancé sur la chaine et mérite une belle randonnée. Je garde un excellent souvenir de mes deux ascensions de ce sommet du Donezan.
Évidemment, le mont Valier a droit à quelques photos individualisées… Du haut de ses 2838 mètres et avec sa silhouette unique, il a bien droit à un traitement de faveur. Complètement à gauche du cliché ci-dessous, le cône parfait est le pic des Trois Comtes, que j’ai gravi il y a quelques mois, lors d’un trek époustouflant sur les sommets du Couserans qui me mena bien sûr au Valier.
Cette vue enneigée de ces pics que je connais bien me donne la chair de poule : que c’est beau…
Inutile de vous dire que nous avons savouré notre moment au pla de Montcamp. En plus, en dehors d’un couple qui a eu la présence d’esprit de s’installer un peu plus loin, nous avons été seuls durant toute la durée de notre présence au sommet.
Alors évidemment, l’appareil photo a eu du travail, mais nous avons surtout observé longuement ces centaines de sommets afin de garder ce spectacle naturel en mémoire le plus longtemps possible…
Et puis, parce qu’il a bien fallu que nous envisagions de redescendre et de terminer notre boucle, nous avons fini par reprendre notre chemin. Avec une nouveauté pour moi : préférant assurer ma stabilité en descente, j’ai chaussé les raquettes. Je sors de quelques mois douloureux physiquement, c’était surtout pour me préserver et éviter une éventuelle congère peu aimable. Néanmoins, méfiance, à cette saison, les conditions évoluent rapidement d’une journée à l’autre…
Le début de la descente n’est pas difficile par ailleurs et permet d’arriver en quelques minutes au col du Sasc (1798 mètres). Avec sa petite cabane du Besset d’en haut. Notre randonnée consiste désormais à descendre, descendre, descendre. Moins brutalement que nous avons grimpé. Et sur d’aussi jolies crêtes ! Suivez-nous !
3) La crête de la Lesse et retour à Norgeat par le col de Larnat et Norrat
Du col du Sasc au rocher de Miglos
Au col, nous rattrapons un sentier, puis une piste. Nous laissons le GR®10 descendre vers la vallée d’Aston et le plateau de Beille, et partons plein nord. Assez vite, je déchausse les raquettes : une fois la pente la plus importante passée, elles n’ont plus de raison d’être. D’autant que sur cette face mieux explosée, la neige a disparu à une altitude un peu plus haute qu’à la montée. Nous retrouvons des pas bien stables et remontons légèrement en direction du rocher de Miglos, un joli caillou dépassant de la crête de la Lesse.
La crête de la Lesse et descente panoramique jusqu'au col de Larnat
La crête de la Lesse est très arrondie. Et sur ses pentes herbeuses, nous imaginons aisément les vaches, brebis et autres Mérens déguster l’herbe bien verte à la belle saison. La neige tassée est devenue glace et le sentier est peu praticable, mais il nous suffit de marcher à côté : c’est relativement plat, et une nouvelle fois, très ouvert.
Ici s’envolent de temps à autre les voiles des parapentes, et on imagine facilement le plaisir que doivent prendre ceux qui survolent ces paysages sublimes. De notre côté, nous préférons largement le plancher des vaches, mais le plaisir est identique ! Face à nous, le massif de Tabe s’étend de tout son long. Nous tournons désormais le dos aux sommets frontaliers enneigés, pour retrouver petit à petit la plaine.
Près du Cap de la Lesse de Bialac, un petit ressaut à 1568 mètres d’altitude, nous découvrons les profondeurs de la vallée d’Aston, déjà envahie par l’ombre. Le village des Cabannes passe lui aussi dans la pénombre petit à petit. C’est par là que grimpe la route principale de la vallée d’Ax, avec, tout au bout, l’Andorre. Le tout au pied de la montagne de Tabe. Tout parait définitivement immense !
À l’ouest, le mont Valier nous salue une dernière fois, avant de repasser derrière d’autres sommets ariégeois. Quelques sapins viennent contraster avec les immenses forêts de feuillus qui couvrent le Couserans. Le ciel s’est voilé, et le soleil descend. La luminosité baisse, il nous faut avancer. Mais c’est si dur, face à tant de beauté ! Chaque panorama mériterait un temps d’arrêt, mais nous risquons déjà d’être pris par la nuit. Alors nous continuons à perdre de l’altitude sur les crêtes jaunies par l’automne.
Coucher de soleil et lever de Lune : une fin de rando mémorable à Miglos
Notre parcours en crêtes touche à sa fin, notre boucle, pas tout à fait. Nous arrivons au col de Larnat, à 1195 mètres. Le soleil est sur le point de passer derrière le massif du Montcalm. Les derniers rayons sont vifs, ils illuminent les belles vallées de l’Ariège. Ici, nous ne sommes plus tout seuls : quelques équidés se nourrissent également avant la nuit. Il y a des jours où l’on aimerait être un cheval, rien que pour passer la nuit ici. Mais avec tout ce qu’il faut pour avoir chaud ! On ne va pas se mentir, la température a bien chuté…
La nuit tombe et envahit les montagnes pyrénéennes. Il nous reste près de quatre kilomètres pour terminer notre randonnée : nous allons finir de nuit, c’est une certitude. Alors nous profitons un peu des dernières lueurs du jour, au col de Larnat.
La journée est passée si vite, nous avons besoin d’y repenser, de nous rendre compte de tout ce que nous avons vu. Les forêts, les crêtes, les sommets enneigés, et bien sûr ce moment hors du temps au pla de Montcamp, tout cela a contribué à nous faire vivre une journée splendide.
Mais ce que nous ne savions pas encore à ce moment précis, c’est que ce n’était pas tout à fait fini… Car, alors que nous nous apprêtions à quitter le col pour la dernière partie de la descente, j’ai tourné une dernière fois la tête…
Et c’est là que je l’ai aperçue…
Elle, c’est la Lune, notre satellite. Elle que nous ne voyons que lorsque le ciel est sombre et dégagé et qui n’est pleine qu’un jour tous les 29 jours et demi… Eh bien le hasard fait vraiment bien les choses parfois. Car c’est ce soir, justement, qu’elle affiche une forme bien ronde. Et lorsque son disque commence à apparaitre derrière les sommets enneigés de la montagne de Tabe, nous sommes scotchés…
Nous la voyons grimper le massif, telle un gros ballon roulant le long de la crête. Va-t-elle dévaler la pente de l’autre côté une fois le pic atteint ? La réponse est évidente, mais le moment incite au rêve et à l’imagination…
La Lune s’arrête un instant à peine sur la pointe sommitale, puis s’envole vers les cieux. J’ai à peine eu le temps d’immortaliser ce moment spectaculaire. Mais la beauté est aussi éphémère… Et lorsque le disque lunaire quitte les montagnes pour rejoindre le ciel, nous restons encore quelques minutes sur place à réaliser et contempler le moment que nous venons de vivre…
Les dernières lueurs du jour nous aident à y voir dans les lacets du ravin du Correc, que nous dévalons pour arriver à Norrat, une petite bourgade où, vu l’heure, nous ne nous attardons pas. Puis nous retrouvons un chemin bien marqué, propre, plat et sans difficulté en direction de Norgeat. Nos yeux s’habituent à l’obscurité progressive et nous n’allumons pas les frontales. Nous savourons plutôt l’ambiance nocturne de la forêt que nous traversons, faite de très rares bruits et des cris des chouettes hulottes.
Dans les derniers hectomètres, la Lune, qui a continué à monter, nous apparait à nouveau. C’est elle qui nous éclaira dans la dernière descente, avant que nous soyons éblouis par les lumières de Norgeat. C’est le retour à la civilisation et la fin d’une randonnée en tous points mémorable !
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